Niccolò Castiglioni, Roland de Lassus, Luigi Nono
20 septembresept.
Vendredi 20 septembre
20h
Niccolò Castiglioni, Musica Vneukokvahja (1981) pour piccolo.
Roland de Lassus, Les Prophéties des Sybilles (1554-1555) pour chœur.
Luigi Nono, Das Atmende Klarsein (1980-1981) pour chœur, flûte et électronique.
Matteo Cesari, flûte et piccolo.
Chœur Les Métaboles.
Léo Warynski, direction.
SWR Experimentalstudio.
Joachim Haas, Michael Acker, projection du son.
Le Festival d’Automne à Paris est producteur de ce concert.
Das atmende Klarsein inaugure le dernier style de Luigi Nono. Le maître vénitien y exalte la ruine de nos certitudes, une nouvelle écoute, faite de silences et de sons fragiles et inouïs, une attention à l’espace et au possible, toujours en chemin et où le chant est existence.
En 1912, au château de Duino, sur les rivages escarpés de l’Adriatique, Rainer Maria Rilke entreprend l’écriture de dix élégies. Comme appelé par une voix, il déploie les thèmes de l’ange, de la solitude, du salut, de l’amour ou de l’Ouvert. Luigi Nono y puise, en 1981, le titre et les fragments poétiques d’une œuvre pour chœur, flûte basse et live electronics : la « clarté qui respire », après un orage tardif, confère à ses sons une transparence somptueuse et éthérée. Alors qu’il réalise sa première œuvre au studio de Freiburg, avec la technologie la plus avancée de son temps, le compositeur se tourne aussi vers une autre source littéraire, grecque : les antiques lamelles orphiques. Du marais de la déesse Mnémosyne, près d’un cyprès blanc, coulait autrefois l’eau fraîche d’une mémoire de l’origine, apaisant les brûlures de la soif. En regard, des motets chromatiques de Roland de Lassus, extraits des Prophéties des Sibylles, rappellent le lien étroit de Luigi Nono aux polyphonies franco-flamandes et à cette Renaissance, dont il étudia nombre de traités et de manus-crits musicaux à la Bibliothèque Marciana de Venise.
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