Christoph Marthaler

Die Sorglosschlafenden, die Frischaufgeblühten

Archive 2022
Théâtre
1/3

1h30

Mise en scène, Christoph Marthaler
Textes, Friedrich Hölderlin
Assistante mise en scène, Annalisa Engheben
Avec Bendix Dethleffsen, Josefine Israel, Sasha Rau, Lars Rudolph, Samuel Weiss, Martin Zeller
Dramaturgie, Malte Ubenauf
Scénographie, Duri Bischoff
Assistante scénographie, Philipp Eckle
Lumières, Annette ter Meulen
Musique, Carl Friedrich Abel, Johann Sebastian Bach,
Ludwig van Beethoven, Sergeï Rachmaninov, Franz Schubert, Robert Schumann, Carl Maria von Weber
Son et vidéo, Kai Altmann
Costumes, Sara Kittelmann
Assistante costumes, Daniel Goergens, Tabea Harms
Conseil artistique, Carl Hegemann

Production Deutsches Schauspielhaus Hamburg
Coproduction Schauspielhaus Zürich ; Akademie der Künste Berlin
Production à Paris Festival d’Automne à Paris, en collaboration avec la vie brève – Théâtre de l’Aquarium

Avec le soutien de Hauptstadtkulturfonds

“L’espiègle metteur en scène suisse Christoph Marthaler s’amuse à dérégler les vicissitudes de l’âme romantique allemande, jouant de sa mélancolie, de sa lassitude et de ses affres existentielles pour la mettre en valeur… et en rire.” Médiapart

“C’est une merveille comme peut en offrir le Festival d’Automne, pour ceux qui auront la chance de le voir.” Le Monde

 

Fidèle à son goût pour un théâtre musical absurde, Christoph Marthaler puise dans les textes de Friedrich Hölderlin la matière d’un spectacle où agitations et contradictions de l’âme sont tempérées par quelques éclats de rire et les pièces les plus douces de Bach, Schumann ou Schubert. Un art du dérèglement réglé comme du papier à musique. 

La beauté du monde, dit Hölderlin, est indissociable de la fragilité de la vie. Même les « dormeurs insouciants » et les « fraîchement épanouis » doivent composer avec ce paradoxe. L’envie de toujours progresser et de briser nos chaînes, s’oppose au désir de cadre et de passivité car une part de nous préfère rester enchaînée. L’écriture de Christoph Marthaler emprunte ici aux humeurs d’Hölderlin autant qu’à l’art du contrepoint de Bach. Sur scène, quatre comédiens et deux musiciens, engoncés dans des costumes des années 70, tout de velours côtelé et polyester, attrapent les étuis de leurs instruments avec hésitation. Dans leurs bouches, les mots du poète disent la lassitude du monde, le sentiment de perte et la solitude. Si le metteur en scène suisse prend au sérieux le tragique d’Hölderlin, il y glisse – comme à son habitude – un peu de comédie. Textes et musique semblent valser en un chaos chorégraphié, où tout casse en permanence : tables, bureaux, chaises, rien ne semble vraiment tenir le coup.