Kurô Tanino

Avidya – L’Auberge de l’obscurité

Archive 2016
Théâtre

Texte et mise en scène, Kurô Tanino
Compagnie Niwa Gekidan Penino
Avec Mame Yamada, Takahiko Tsuji, Ichigo Iida, Bobumi Hidaka, Atsuko Kubo, Kayo Ishikawa, Hayato Mori
Dramaturgie, Junichiro Tamaki, Yukiko Yamaguchi, Mario Yoshino
Décors, Kurô Tanino, Michiko Inada
Directeur technique, Isao Kubo
Assistants mise en scène, Yasuhiro Kato, Emi Tsumura, Yui Matsumoto
Lumière, Masayuki Abe
Assistant lumière, Miho Akutsu
Son, Koji Sato, Yoshihiro Nakamura
Instruction erhu (violon traditionnel chinois), Rosyu Kawase
Narration, Ritsuko Tamura
Responsable des tournées, Miwa Monden
Responsable compagnie, Chika Onozuka
Production Niwa Gekidan Penino, Arche
Coréalisation Maison de la culture du Japon à Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de The Saison Foundation, Arts Council Tokyo, Japan Foundation
Avec le soutien de la Fondation pour l’étude de la langue et de la civilisation japonaises sous l’égide de la Fondation de France
Remerciements à Mitsumasa
Spectacle créé le 27 août 2015 au Morishita Studio / Saison Foundation (Tokyo)

Automne crépusculaire. Au cœur des montagnes du Japon et de leurs sources thermales, dans une auberge dédiée aux bains traditionnels, deux marionnettistes arrivés de Tokyo attendent le propriétaire pour présenter leur spectacle. Si lui n’arrive pas, les villageois, quant à eux, intrigués par ce curieux duo, père nain, fils au visage impassible, comme masqué, s’infiltrent dans la maison pour les rencontrer. Peu à peu, dans les vapeurs fiévreuses, les langues se délient, les esprits s’agitent, les désirs s’insinuent, les voix affleurent, les destins se déroulent. Il est dit que l’auberge Avidya a le sien tout tracé. Comblée de souvenirs et d’objets, depuis fort longtemps chérie des villageois qui en ont fait un havre de paix et de guérison, elle est pourtant condamnée à la démolition pour laisser place à une nouvelle ligne de chemin de fer. Dans ce huis-clos cinétique, servi par un plateau rotatif dévoilant successivement les pièces de l’auberge, c’est la fin d’un monde qui nous est donnée à voir, et le spectacle des êtres qui la vivent dans le déni, le rejet du contact avec la vérité nue. « Avidya » désigne l’illusion, ou l’aveuglement, premier des nidanas que dénombre le bouddhisme, les douze maillons de la dépendance, incidemment causes de souffrance.
Kurô Tanino, artiste très remarqué au Japon, pour la première fois en France, nous offre ici un voyage dans le ventre de nos désirs, aux confins des non-dits. C’est aussi un hommage au Japon profond de ses ancêtres, délicatement porté par la voix de la narratrice qui enveloppe le conte de ses accents d’émotion.