Mathilde Monnier / Dominique Figarella
Soapéra
Soapéra
Conception, Mathilde Monnier & Dominique Figarella
Chorégraphie, Mathilde Monnier
Art visuel, Dominique Figarella
Collaboration scénique, Annie Tolleter
Son, Olivier Renouf
Lumière, Éric Wurtz
Avec Yoann Demichelis, Julien Gallée-ferré, Thiago Granato, I-fang Lin
Coproduction Festival Montpellier Danse 2010 ; Les Spectacles vivants – Centre Pompidou ;Künstlerhaus Mousonturm Frankfurt et Tanzlabor_21 ; Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de l’Adami
Œuvre de Dominique Figarella réalisée dans le cadre de la commande publique, ministère de la Culture et de la Communication, Délégation aux arts plastiques, Direction régionale des affaires culturelles du Languedoc-Roussillon
Sur le plateau, une production de matière abonde, se déploie jusqu’à l’envahir. Elle s’impose aux danseurs, les contraint à élaborer un corps dansant à la mesure de cet événement scénique qui s’étale sans cesser de croître. Cette « matière monde » constitue le nouveau milieu dans lequel ils doivent évoluer et se mouvoir, où le corps se transforme et s’adapte plutôt qu’il ne sert d’outil pour construire.
La scène comme surface de projection commune : c’est à partir de principes de traduction réciproque que Dominique Figarella, le peintre, et Mathilde Monnier, la chorégraphe, ont inventé ce tableau-plateau en devenir – canevas découpé, arpenté, raccommodé par les actions qui lui donnent consistance.
Des décors de Picasso aux scénographies de Robert Rauschenberg pour Merce Cunningham, peinture et danse se sont souvent rencontrées – sans emmêler leurs pinceaux. Dans Soapéra les danseurs-plasticiens élaborent un territoire évolutif, utilisant les matériaux à leur disposition comme outils, éléments picturaux ou appuis dynamiques. De jaillissements en éclats, leurs corps ne cessent de produire des agencements – de cadrer, de remuer, d’étaler. Ça résiste, ça se décompose, se déplace... les déplace. À mesure que la scène s’imprègne de traces, un événement plastique, composé de toutes ces couches successives, se révèle. Cherchant à « s’échanger des formes », Mathilde Monnier et Dominique Figarella signent un Objet Dansant Non Identifié. Un opéra pop et ludique.
Le dialogue tient une place déterminante dans le travail de Mathilde Monnier. Ses collaborations, avec Jean-Luc Nancy, Christine Angot, Philippe Katerine ou La Ribot, instaurent des jeux de miroirs, mettant à l’épreuve les codes de la représentation. Dans l’œuvre de Dominique Figarella, substances insolites, textes, textures et tâches perturbent la lecture de la toile, invitant aux dérives imaginaires.
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