Daria Deflorian Antonio Tagliarini

Quasi niente

Archive 2018
Théâtre de la Bastille
23 – 31 octobreoct.
1/6

Un projet de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini
Librement inspiré du film Le Désert rouge de Michelangelo Antonioni
Avec Francesca Cuttica, Daria Deflorian, Monica Piseddu, Benno Steinegger, Antonio Tagliarini
Collaboration au projet, Francesca Cuttica, Monica Piseddu, Benno Steinegger
Conseiller artistique, Attilio Scarpellini
Lumières, Gianni Staropoli
Costumes, Metella Raboni
Son, Leonardo Cabiddu et Francesca Cuttica (WOW)
Collaboration à la dramaturgie et assistance à la mise en scène, Francesco Alberici
Traduction et surtitrage en français, Federica Martucci
Direction technique, Giulia Pastore
Organisation, Anna Damiani
Accompagnement et diffusion internationale, Francesca Corona / L’Officina
Production A.D. ; Teatro di Roma – Teatro nazionale ; Teatro Metastasio di Prato ; Emilia Romagna Teatro Fondazione
Coproduction Théâtre Garonne – scène européenne (Toulouse) ; Romaeuropa Festival ; LuganoInScena – Lugano Arte e Cultura ; Théâtre de Grütli (Genève) ; La Filature, Scène nationale (Mulhouse) ; Théâtre de la Bastille (Paris) ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de Institut Culturel Italien de Paris, l’Arboreto – Teatro Dimora de Mondaino, FIT Festival – Lugano
Coréalisation Théâtre de la Bastille (Paris) ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de l’Onda
Spectacle créé le 2 octobre 2018 au LAC – Lugano Arte e Cultura

« Ainsi, comme dans leurs précédents spectacles, Ce ne andiamo per non darvi altre preoccupazioni et Reality, présentés en 2015 au Festival d’Automne, les deux créateurs philosophes parcourent avec bonté et beauté des vies minuscules, une certaine quotidienneté, comme ici dans les errances de Giuliana, autour desquelles ils créent Quasi Niente, dans un champ d’amour théâtral qui leur (re)donne, outre de la dignité, une belle universalité. » Les Inrockuptibles
(Ré)Ecouter : Podcast de l'émission La Dispute d'Arnaud Laporte / France Culture

Dans les plis du silence du chef-d’œuvre d’Antonioni dont ils s’inspirent, Le Désert rouge, Daria Deflorian et Antonio Tagliarini écoutent Giuliana, son personnage principal : « Que dois-je faire de mes yeux ? Regarder quoi ? ». Sur ses pas, ils décident de regarder non pas ce qui advient, mais ce qui est là et qu’on ne voit pas, ou plus.

Antonioni ausculte les changements historiques d’après-guerre, qu’il nomme « aliénation ». Aujourd’hui, dans un monde dont l’urgence exige de nous une adaptabilité à outrance, Daria Deflorian et Antonio Tagliarini soulignent la pertinence de cette question du regard pétrifié. Ils dilatent leur zone de prédilection, l’interstice entre la figure et le fond, pour créer un dialogue entre fiction et réel, dedans et dehors, petite et grande histoire. Ils prêtent attention à la splendide femme-enfant qu’incarne Monica Vitti dans la traversée du désert de sa vie. À la manière du film d’Antonioni, la pièce instaure une tension antiréaliste pour dépeindre un monde malade et paradoxal, dans toute sa beauté, qu’on ne sait plus regarder. Tel un fantôme que personne ne peut toucher, ni mari, ni enfant, ni amant, Giuliana erre dans la sordide banlieue industrielle de Ravenne, ici témoin de grèves ouvrières, là contemplatrice du paysage, culminant protagoniste du film. Elle veut voir le vrai et voir vrai, méprisant les rideaux et les grillages. Si Jean-François Rauger parle du regard terrifiant sur l’invisible ou l’inavoué qu’offre Antonioni, il semble que cette quête pure de vérité soit précisément ce que Quasi niente parvient à renouveler dans l’espace du théâtre.
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Durée estimée : 1h40
Spectacle en italien surtitré en français