Nadia Beugré

L’Homme rare

Archive 2023
Danse
1/3

1h05

Création et chorégraphie, Nadia Beugré
Interprètes, Nadim Bahsoun, Daouda Keita, Marius Moguiba, Lucas Nicot, Tahi Vadel Guei
Direction technique et lumières, Anthony Merlaud
Musique, Serge Gainsbourg, Lucas Nicot, Percussions d’Obilo
Regard extérieur, Faustin Linyekula

Production et diffusion Virginie Dupray – Libr’Arts, avec le soutien de Latitudes Contemporaines et Studios Kabako
Coproduction Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles) ; Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris ; Montpellier Danse ; CCN2 – Centre chorégraphique national de Grenoble ; Centre chorégraphique national d’Orléans – Direction Maud Le Pladec ; Kunstencentrum Vooruit (Gand) ; Musée de la Danse – Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne ; BIT Teatergarasjen (Bergen) ; Théâtre de Nîmes
Résidence de création Montpellier Danse – Agora, cité internationale de la danse, avec le soutien de la Fondation BNP Paribas
Avec le soutien de L’échangeur-CDCN Hauts-de France – Studio Libre (Château-Thierry) ; Drac Occitanie – Aide à la reprise
Libr’Arts est soutenue par la Drac Occitanie / ministère de la Culture au titre de Compagnie conventionnée
Nadia Beugré est artiste associée à la briqueterie CDCN du Val-de-Marne

Le Festival d’Automne à Paris est coproducteur de ce spectacle et le présente en coréalisation avec la briqueterie CDCN du Val-de-Marne.
Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès

Abordant frontalement les assignations de genre, sabotant les catégories du masculin et féminin en faisant se déhancher cinq hommes nus, L’Homme rare de Nadia Beugré est aussi une pièce sur le regard. Celui, occidental, voyeur, exotisant, que l’on pose sur ces corps et plus spécifiquement sur les corps noirs.

Ils sont de dos, entièrement nus ou simplement drapés de tissus. Cinq hommes non-blancs, certains sur talons, ensemble ils ondoient, font rouler leurs hanches, frémir leurs bassins. La chorégraphe Nadia Beugré, inspirée par les communautés de Rio de Janeiro et leurs danses urbaines véloces où ces mouvements ne sont pas seulement l’apanage des femmes, déjoue avec subtilité les assignations de genre. Si L’Homme rare rappelle que féminité et masculinité, fragilité et virilité, sont des notions toutes relatives, la pièce nous tend surtout un miroir pour y observer nos manières de voir. La chorégraphe laisse libres nos yeux de se poser là où ils veulent. Mais nul n’échappe à la posture du voyeur comme à l’héritage d’un regard dominant, qui réifie, exotise, colonise les corps et tout particulièrement les corps noirs. Fesses rebondies plutôt que torse bombé, en enrichissant d’autres nuances les masculinités, L’Homme rare se laisse regarder sans pourtant jamais montrer son visage.