Fanny de Chaillé
Désordre du discours
Campus Condorcet
Conception, Fanny de Chaillé
D’après L’Ordre du discours de Michel Foucault (© Éditions Gallimard)
Avec Guillaume Bailliart
Son, Manuel Coursin
Régie, Manuel Coursin
Production-diffusion, Isabelle Ellul
Logistique et communication, Jeanne Dantin
Production Display
Coproduction Malraux scène nationale Chambéry Savoie ; Bonlieu scène nationale Annecy ; Théâtre Saint-Gervais (Genève) ; Théâtre Vidy-Lausanne ; Festival d’Automne à Paris
Fanny de Chaillé est artiste associée à Malraux scène nationale Chambéry Savoie, à Chaillot, théâtre national de la Danse, et au Théâtre Public de Montreuil-CDN. Ce spectacle est soutenu par le projet PEPS dans le cadre du programme Européen de coopération transfrontalière Interreg France-Suisse 2014-2020
Avec le soutien de La Comédie de Clermont, scène nationale et du CND Centre national de la danse
Spectacle créé le 12 mars 2019 à Malraux scène nationale Chambéry Savoie
La Fondation d’entreprise Hermès est mécène des tournées organisées par le Festival d’Automne dans les universités.
Le 2 décembre 1970, Michel Foucault prononce sa leçon inaugurale au Collège de France, premier cours dont il subsiste une réécriture, L’Ordre du discours. Fanny de Chaillé recrée l’événement et conçoit, pour les amphithéâtres d’universités, une performance discursive. Remettre ici en chair les mots de Foucault, et que sa pensée, de nouveau, crée un mouvement.
« Mais qu’y a-t-il donc de si périlleux dans le fait que les gens parlent, et que leurs discours indéfiniment prolifèrent ? Où donc est le danger ? » De sa chaire, Michel Foucault énonce un discours sur le discours et pose une hypothèse : toute société érige les structures qui contrôlent, sélectionnent, organisent et redistribuent la production du discours. Écrit pour être dit, le texte questionne d’emblée ce qu’il est, dès lors que le philosophe témoigne de sa peur même de discourir. Portée par le désir de monter ce texte qu’elle a souvent lu, et par celui de retrouver l’amphithéâtre universitaire, Fanny de Chaillé immisce l’acteur Guillaume Bailliart dans la dialectique féconde entre la langue et sa profération. En cherchant l’oralité liminaire, qui ne saurait être qu’imaginaire et désordonnée, elle transpose la prose foucaldienne rythmée en une précise partition gestuelle et vocale. Le corps est un appui à la parole, la parole à la langue et la langue à la pensée, jubilant d’être ainsi mise en mouvement. Dans l’amphithéâtre apparaissent alors de nouveaux espaces du dire et de l’écoute. Puisqu’il y a nécessité de réviser L’Ordre du discours, il s’agit d’en réincarner la pensée, pour qu’elle nous parle encore.