Pierre-Yves Macé
Jardins partagés
Composition, Pierre-Yves Macé
Jardins partagés (2017-2020) pour dix chanteurs, dix musiciens et électronique
Version révisée et complétée par une commande du Festival d’Automne à Paris 2020
Les Cris de Paris
Direction, Geoffroy Jourdain
Coréalisation Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le concours de la Sacem
Suite aux mesures gouvernementales en cours, ce concert ne pourra être présenté à la date initialement prévue au Théâtre de la Ville — Espace Cardin.
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La date de report de ce concert prévue le 19 mars 2021 au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines est malheureusement annulée.
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Pierre-Yves Macé, compositeur que le field-recording inspire, est allé puiser pour ces Jardins partagés dans un corpus de chants du monde que l’ensemble Les Cris de Paris recueille depuis plusieurs années. Ce cycle de trois cantates à l’instrumentation mixte, créé en 2019, s’augmente ici d’un prologue, commande du Festival d’Automne.
Ces chants du monde entier sont également des chansons de tout le monde, enregistrées a cappella par toute personne ayant bien voulu se prêter à l’exercice. Les ritournelles et comptines, berceuses ou pop-songs, chantées de manière exacte ou approximative, virtuose ou malhabile, ainsi que l’enregistrement lui-même, offrent au musicien tant une ressource mélodique qu’un document sonore, au « grain » spécifique et générateur. Les mélodies fécondent l’écriture instrumentale et vocale : citées, fragmentées, altérées, s’entrelaçant ou venant fournir, étirées et méconnaissables, la trame de tout un passage, tel un chiffre secret. Le haut-parleur, instrument à part entière, donne à entendre les documents tantôt dans leur intégrité, tantôt transformés et spatialisés par les moyens électroacoustiques.
L’hétérogénéité et la diversité des sources se prêtent naturellement à la polyphonie, l’enjeu étant, pour Pierre-Yves Macé, non de délivrer un message univoque ou de suivre un quelconque programme mais de faire « tenir ensemble », en concert, cette diversité sans la renier. Démarche, par excellence, musicale et à proprement parler symphonique – au sens étymologique tout comme au sens que lui donnait Mahler : faire entrer le monde dans la symphonie. Ces trois cantates affirment ainsi un cosmopolitisme esthétique qui pourrait être celui d’une Babel affranchie de la confusion des langues ; vieux rêve – bien réel – du musicien, celui de l’écoute comme instrument premier et de la musique comme langue et voix commune d’un jardin très humain, un Jardin partagé.