Romeo Castellucci
La Vita Nuova
Conception et mise en scène, Romeo Castellucci
Texte, Claudia Castellucci
Musique, Scott Gibbons
Avec Sedrick Amisi Matala, Abdoulay Djire, Siegfried Eyidi Dikongo, Olivier Kalambayi Mutshita, Mbaye Thiongane
Décor, Istvan Zimmermann, Giovanna Amoroso – Plastikart studio
Réalisation des costumes, Grazia Bagnaresi
Directeur technique, Paola Villani
Régisseur plateau, Andrei Benchea
Technicien lumières, Andrea Sanson
Technicien du son, Nicola Ratti
Photographe de scène, Stefan Glagla
Images vidéo, Luca Mattei
Assistant à la mise en scène, Filippo Ferraresi
Production Socìetas (Cesena)
Coproduction Bozar, Center For Fine Arts (Bruxelles) ; Kanal-Centre Pompidou (Bruxelles) ; La Villette – Grande Halle (Paris)
Coréalisation La Villette – Grande Halle (Paris) ; Festival d’Automne à Paris
Spectacle créé le 28 novembre 2018 à Kanal-Centre Pompidou (Bruxelles)
L’activité de Societas est soutenue par le Ministero dei beni e attività culturali, Regione Emilia Romagna et Comune di Cesena
(Ré)Ecouter : Romeo Castellucci, maître de cérémonie, La Grande Table / France Culture ici
« Castellucci renverse les codes de l’art institutionnel comme les bagnoles, pour prôner le retour à l’artisanat, à une création utile, décorative, qui embellit le quotidien. » Les Échos
En 2018, Romeo Castellucci clôturait sa carte blanche à Bruxelles, à l’invitation de La Monnaie, de Bozar et de Kanal-Centre Pompidou, avec une création in situ, La Vita Nuova. De la voiture renversée à l’art décoratif, sa nouvelle performance célèbre une même envie radicale d’inscrire l’art dans la vie pour ce qu’elle est : humaine.
Le même mystère veille, toujours : l’expérience castelluccienne est à faire. Dans La Vita Nuova, elle n’est jamais aussi belle que dans ce non-lieu rendu à sa vérité nue où tout coexiste hors du temps : le son saturé de musique industrielle, de bruits fantômes et de nature ; la voiture porteuse d’une autre image fugace ; les gestes des « bergers » qui portent en eux autant leur effectivité physique que leurs symboles et le poème de Claudia Castellucci, « presque ritualiste » dans les brusques retours du réel. Voici le nœud. Rien de futile dans ce glissement progressif vers un « réalisme » qui rend perceptibles la communauté humaine et l’histoire de l’art. Mais au contraire, la construction minutieuse d’un geste qui est l’œuvre elle-même : le geste par lequel l’homme inscrit l’art dans la vie ; le geste par lequel l’art « donne de la valeur à toute chose » ; le geste par lequel l’artisan rend l’homme moins étranger chez lui. On retrouve ici l’aspiration du philosophe allemand Ernst Bloch, dans L’Esprit de l’utopie (1918), d’un monde autre, enfin devenu humain. C’est toute la force de Romeo Castellucci de nous le rappeler aujourd’hui en artisan sincère et toujours en recherche.
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Durée estimée : 55 min.
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