Claude Vivier Márton Illés Gérard Pesson Isabel Mundry 

Archive 2019
Musique

Claude Vivier : Pièce pour violon et clarinette ; Pièce pour violoncelle et piano
Gérard Pesson : Catch Sonata
Márton Illés : Drei Aquarelle (création française)
Isabel Mundry : Sounds, Archeologies (création française)
Trio Catch
Boglárka Pecze
, clarinette, cor de basset
Eva Boesch, violoncelle
Sun-Young Nam, piano
Susanne Zapf, violoniste invitée
Coproduction ProQuartet – Centre européen de musique de chambre
Coréalisation Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien du Centre culturel canadien à Paris
En partenariat avec France Musique

(Ré)Ecouter : C'est Claude Vivier qu’on assassine, Carrefour de la création, France Musique ici

Cinq œuvres, deux que Claude Vivier composa avant son voyage en Orient, trois autres récentes ou en création française, architecturent le programme du Trio Catch. Cet ensemble de chambre s’est engagé dans une série de concerts au titre éloquent. Craquement d’oreilles : écouter sans a priori l’inouï de modes de jeux insoupçonnés.

En 1975, Claude Vivier compose huit petites pièces pour solistes ou duo, pour l’essentiel destinées à un concours de jeunes musiciens. Parmi elles, les pièces Pour violoncelle et piano et Pour violon et clarinette, la dernière écrite, sont à l’image du cycle, empreint d’éléments archaïques et éloignant l’harmonie luxuriante des premières œuvres pour entrer dans le pur mélodique.
Musique suspendue, intérieure, animée d’accélérations rythmiques, d’un mouvement incessant de va-et-vient et d’échanges de sonorités, Catch Sonata de Gérard Pesson se divise en trois mouvements enchaînés, « fort-da-fort », ces mots mêmes que Sigmund Freud entendit prononcer par son petit-fils Ernst jouant avec une bobine – mots qui voulaient signifier l’éloignement ou le rapprochement de sa mère.
Un même sentiment de distance, d’espace, traverse les Trois Aquarelles du compositeur hongrois Márton Illés, dont Wolfgang Rihm déclare qu’il écrit une musique où « le calcul et le risque s’équilibrent ». Traversées de trilles, de sons instables et de figures rythmiques qui se désaxent, ces aquarelles sont une découverte du corps de la clarinette, de sa facture et de ses timbres.
Quant aux Sounds, Archeologies d’Isabel Mundry, ils se rappellent d’une sculpture de l’Égypte ancienne loin de son contexte d’origine. Et qu’en est-il quand, en face de chez soi, s’élèvent, d’un dortoir pour réfugiés, appels à la prière, noise music, chants africains ou retransmissions du Festival de Bayreuth, obligeant à reconsidérer une politique de l’écoute et à réinventer les archétypes de notre histoire musicale, comme un archéologue observe une figurine d’ailleurs ?
––––––
Durée : 1h10 plus entracte