Enno Poppe
Rundfunk
26 novembrenov.
Enno Poppe : Rundfunk pour neuf synthétiseurs
Création en France
Commande de Südwestrundfunk, Wien Modern, Huddersfield Contemporary Music Festival, Philharmonie Luxembourg, Acht Brücken | Musik für Köln, Festival d’Automne à Paris, Deutschlandfunk Kultur et de musica viva des Bayerischen Rundfunks
Ensemble mosaïk
Enno Poppe, keyboard et direction
Coréalisation C.I.C.T. Théâtre des Bouffes du Nord (Paris) ; Festival d’Automne à Paris
« Concevoir une musique électronique qui soit interprétée comme de la musique de chambre (de chambre d’écho, ici, pour mille raisons techniques) n’est pas le seul mérite d’Enno Poppe. Comme certains de ses aînés (Beethoven, Chopin, Debussy) l’ont réussi avec le piano, il est capable de faire du neuf (partition qui siège dans l’inouï) avec du vieux (instruments attachés à un certain passé). » Le Monde
Dans Rundfunk, Enno Poppe se confronte à l’archéologie des musiques électroniques : en reconstruisant grâce à l’ordinateur des instruments disparus ou difficiles à programmer, il recompose le sound des années 1960 et 1970.
Chez Poppe, tout se réfère à l’univers organique : les voix de Holz (« Bois ») se comparent à des linéaments ; la sécheresse des sons dans Knochen s’expliquent par le titre (« Os »), un flux musical lent et gras traduit celui de Öl (« Huile »). « J’aime l’organique, dit Poppe. La métaphysique ne m’intéresse pas. Je suis dans le concret. Il y a déjà beaucoup à faire à partir du son lui-même ». Sa musique s’élabore à partir de cellules, simples au départ – par exemple : montée/descente/montée –, variées, étirées, renversées, inscrites dans des tempi différents. Prolifération souvent déduite du système-L qui modélise la croissance des plantes. Ainsi, l’organique verse dans le mécanique. Quant à la technologie, elle est souvent détournée de son usage premier. Dans son opéra, les quatre keyboards produisent un « faux orchestre » ; ailleurs, d’anciens synthétiseurs sont utilisés pour faire éclore des univers harmoniques inouïs – striés en dixièmes ou trente-deuxièmes de ton… –, des accords cabossés.
Dans Rundfunk, Enno Poppe « démonte non pas des instruments anciens, mais des sonorités anciennes. L’ensemble est formé de neuf ordinateurs et neuf keyboards. Les sons viennent des années 1960 et 1970 – synthèse FM, Minimoog et orgue à cochons ». Hommage est rendu aux pionniers de l’électronique, Gottfried Michael Koenig, John Chowning, mais aussi Wendy Carlos et Tangerine Dream. « Cependant, du fait que je n’emploie aucun instrument acoustique réel mais uniquement des copies générées par ordinateur, tout sonne autrement qu’à l’époque. Le son est ainsi déconstruit et remonté autrement. La pièce est faite de milliers d’atomes. Quant à ma musique, elle est analytique et emphatique. Recomposée dans mon laboratoire, je porte une blouse blanche en y travaillant ».
Durée : 1h
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