Claude Vivier Tristan Murail Gustav Mahler

Archive 2018

Tristan Murail : Unanswered Questions, pour flûte solo
Claude Vivier : Siddhartha
Gustav Mahler : Le Chant de la terre
Alice Coote, mezzo-soprano
Michael Schade, ténor
Anne-Sophie Neves, flûte
Orchestre Philharmonique de Radio France
Olari Elts
, direction

Coréalisation Radio France ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de la Fondation Ernst von Siemens pour la musique
Avec le soutien du Centre culturel canadien à Paris
Concert diffusé en direct sur France Musique.

« Claude Vivier voit la musique comme un élément de rêve susceptible de la protéger des atteintes de la réalité. » Le Monde
« Il y a tout autant chez Vivier son rapport au modernisme, son obsession pour Stockhausen, son approche des nouvelles technologies. C’était les années 1970, au moment de cette sorte de libération de toutes les formes. » Peter Sellars in Les Inrockuptibles
« Figure obscure de la musique du XXe siècle, le compositeur Claude Vivier nous a légué une œuvre d’une profondeur saisissante. » Télérama
« L’iconoclaste György Ligeti considérait Vivier comme le compositeur le plus important de sa génération. » Le Monde
(Ré)Ecouter : l'émission de Lionel Esparza / Classic Club / Voyage, voyages… , Joséphine Markovits, Antoine Guerber et Gilles Apap. En direct et en public depuis l'Hôtel Bedford à Paris
(Ré)Ecouter : Concert enregistré en direct sur France Musique

L’Orient, bien réel ou imaginaire, est au centre de ce concert. Les poètes chinois que sublime Le Chant de la terre de Gustav Mahler croisent les sagesses de l’Inde dans Siddhartha, roman de Hermann Hesse, dont Claude Vivier fut un ardent lecteur. Ni l’un ni l’autre des musiciens n’avaient pourtant fait le voyage d’Asie. Mais le premier immigre et traverse l’Atlantique, à destination de New York, tandis que le second s’envolera vers le Japon et Bali.

En une symphonie de six lieder, dont le vaste dernier est l’un des sommets de l’art mahlérien, Le Chant de la terre s’inspire du recueil La Flûte chinoise. L’immense Li Bai notamment, maître de la dynastie Tang, y est traduit, sinon adapté par le poète Hans Bethge. Des originaux anciens, Mahler fait vibrer ce qui semblait l’attendre : l’exotisme de son temps, qui irrigue l’œuvre entière, mais aussi le « douloureux parfum du souvenir », celui de contrées fabuleuses qui paraissent appartenir au passé. Au terme d’un adieu, seul demeure ce que le philosophe Theodor W. Adorno appelait « le doux alanguissement de celui qui n’a plus rien à perdre ».
Sous l’influence de son maître Karlheinz Stockhausen, Vivier achève en 1976 Siddhartha. Cette œuvre, parmi les rares qu’il consacra au grand orchestre, s’ouvre certes sur une spectaculaire attaque en tutti. Mais ensuite, ses huit groupes instrumentaux se divisent encore en moindres ensembles, à la musique intime et délicate. Avec clarté, et à la manière des ragas de l’Inde où il n’ira jamais, Vivier projette dans le temps et l’espace une mélodie d’une simple évidence. La quête spirituelle, l’illumination du roman de Hesse sont alors exaltées, comme ailleurs les cultures de Bali, d’Iran ou d’Égypte, que Vivier découvrira bientôt au cours de ses voyages.
En préambule à ce concert, l’arche mélodique des Unanswered Questions de Tristan Murail, que les fondements spectraux, sinon religieux, rattachent à l’art de Vivier.

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Durée : 2h