Claude Vivier Gérard Grisey

Archive 2018

Claude Vivier : Glaubst du an die Unsterblichkeit der Seele ? pour trois synthétiseurs, percussions et douze voix ; Cinq Chansons pour percussion ; Jesus erbarme dich pour soprano et chœur
Gérard Grisey : Quatre Chants pour franchir le seuil pour voix de soprano et quinze musiciens
Melody Louledjian, soprano
Samuel Favre, percussion
Ensemble Solistes XXI, chef de chœur, Christophe Grapperon
Ensemble intercontemporain
Michael Wendeberg
, direction
Thierry Coduys, ingénieur du son

Coproduction Philharmonie de Paris ; Ensemble intercontemporain ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de la Fondation Ernst von Siemens pour la musique
Avec le soutien du Centre culturel canadien à Paris
Avec le concours de la Sacem
France Musique enregistre ce concert.

« Claude Vivier voit la musique comme un élément de rêve susceptible de la protéger des atteintes de la réalité. » Le Monde
« Il y a tout autant chez Vivier son rapport au modernisme, son obsession pour Stockhausen, son approche des nouvelles technologies. C’était les années 1970, au moment de cette sorte de libération de toutes les formes. » Peter Sellars in Les Inrockuptibles
« Figure obscure de la musique du XXe siècle, le compositeur Claude Vivier nous a légué une œuvre d’une profondeur saisissante. » Télérama
« L’iconoclaste György Ligeti considérait Vivier comme le compositeur le plus important de sa génération. » Le Monde
(Ré)Ecouter : l'émission de Lionel Esparza / Classic Club / Voyage, voyages… , Joséphine Markovits, Antoine Guerber et Gilles Apap. En direct et en public depuis l'Hôtel Bedford à Paris
Réécouter le concert le 9 janvier à 20h00 sur France Musique

« Crois-tu en l’immortalité de l’âme ? », demande Claude Vivier. Dans ce concert, deux œuvres ultimes vibrent de l’expérience du seuil de l’existence, en des timbres moirés et somptueux. Oscillant entre le mobile et l’immobile, entre l’expansion et la compression du temps, elles disent l’une le désastre, l’autre « l’aube d’une humanité enfin débarrassée du cauchemar ».

Dernière partition de Claude Vivier, Glaubst du an die Unsterblichkeit der Seele ? connut une genèse d’une « merveilleuse sérénité ». L’œuvre, à l’effectif singulier – un chœur à douze voix, trois synthétiseurs et quelques percussions –, chante pourtant la peur, non pas tant d’être mort, que de mourir. Or, peu avant son propre assassinat, Vivier y met en scène un jeune homme rencontré au hasard d’une rame de métro et dont le regard le fascine : « Sans autre forme de présentation il sortit de son veston noir foncé acheté probablement à Paris un poignard et me l’enfonça dans le cœur. » Un ange de la mort, qui semble être là de toute éternité.
En regard, dans les Quatre Chants pour franchir le seuil, Gérard Grisey, qui avait bien connu Vivier – à qui il dédia son diptyque Anubis – Nout –, emprunte à quatre sources, chrétienne, égyptienne, grecque et mésopotamienne, l’expression poétique et métaphysique du vide, de l’écho, du silence, de la disparition, de l’atténuation et d’une ombre existentielle et sonore. Aucun désespoir ici, mais une sérénité et la calme acceptation d’une autre forme de présence
Entre ces œuvres testamentaires, les Cinq Chansons pour percussion de Vivier, chansons du matin, de midi, d’après-midi, du soir et de la nuit, évoluent autour de quelques sons, entonnent une tendre mélodie, louent le soleil, méditent sur la vie ou s’abandonnent au rêve.

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Durée : 1h15 plus entracte