Claude Vivier Clara Iannotta
Clara Iannotta : paw-marks in wet cement (ii) pour piano*, deux percussions et ensemble amplifié
Claude Vivier : Pulau Dewata pour ensemble ; Bouchara pour soprano et ensemble ; Shiraz pour piano
Marion Tassou, soprano
Wilhem Latchoumia, piano*
Ensemble L’Instant Donné
Aurélien Azan-Zielinski, direction
Coréalisation Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de la Fondation Ernst von Siemens pour la musique
Avec le soutien du Centre culturel canadien à Paris
Avec le concours de la Sacem
France Musique enregistre ce concert.
« Claude Vivier voit la musique comme un élément de rêve susceptible de la protéger des atteintes de la réalité. » Le Monde
« Il y a tout autant chez Vivier son rapport au modernisme, son obsession pour Stockhausen, son approche des nouvelles technologies. C’était les années 1970, au moment de cette sorte de libération de toutes les formes. » Peter Sellars in Les Inrockuptibles
« Figure obscure de la musique du XXe siècle, le compositeur Claude Vivier nous a légué une œuvre d’une profondeur saisissante. » Télérama
« L’iconoclaste György Ligeti considérait Vivier comme le compositeur le plus important de sa génération. » Le Monde
(Ré)Ecouter : l'émission de Lionel Esparza / Classic Club / Voyage, voyages… , Joséphine Markovits, Antoine Guerber et Gilles Apap. En direct et en public depuis l'Hôtel Bedford à Paris
« Le futur de la musique ne peut se voir sans l’apport essentiel des autres cultures. L’esprit humain ne peut être cosmique que lorsqu’il met en œuvre tout son héritage culturel. », prescrivait Claude Vivier. Dans son œuvre, comme dans celle de Clara Iannotta, chaque instant porte quelque chose d’hybride, où l’Autre, étranger ou soliste, nous imprègne de sa découverte.
« Je suis devenu un peu balinais. » Pulau Dewata est un hommage au peuple de l’« île des Dieux » et à son Éden, où Vivier dit avoir appris la tendresse, la poésie, le respect de la vie et le lien de la musique à un cœur cosmique. Cette œuvre, à l’instrumentation non spécifiée, en adopte l’esprit : la danse, le rythme, les mélodies ou le souvenir des gamelans, en une « explosion de vie ». Comme le constatait György Ligeti, l’Orient, ainsi inventé, s’y fait inédit.
Avec Paramaribo et Samarkand, Bouchara et Shiraz font partie des œuvres de Vivier sur des villes fastueuses d’antan. La première, en Ouzbékistan, sur la route de la soie, suscite un chant d’amour mélancolique, pour soprano et ensemble, sur une langue inventée. La seconde, en Iran, « un diamant taillé durement », donne vie à l’une de ses œuvres les plus célèbres, où les mouvements des mains sur le piano se souviennent de chanteurs aveugles au marché de Shiraz.
Outre les œuvres de Claude Vivier, ce concert présente la création française de paw-marks in wet cement (ii) de Clara Iannotta. Dans cette nouvelle déclinaison de concerto, une « peur » du piano a incité la compositrice à dépouiller celui-ci de ses propriétés séculaires. Clara Iannotta se concentre sur ses seules qualités sonores : le maintien d’un son, sa transformation par le jeu ou ses résonances, au point qu’ici, l’ensemble se comporte volontiers comme le soliste.
Durée : 1h10 plus entracte
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