Claude Vivier Alban Berg Pascal Dusapin Gustav Mahler

Archive 2018

Alban Berg : Sept Lieder de jeunesse
Pascal Dusapin : Apex, solo n°3 pour orchestre
Claude Vivier : Orion pour orchestre
Gustav Mahler : Dixième Symphonie, Adagio
Charlotte Hellekant, mezzo-soprano
Orchestre National de France // Cristian Măcelaru, direction

Coréalisation Radio France ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de la Fondation Ernst von Siemens pour la musique
Avec le soutien du Centre culturel canadien à Paris
Concert diffusé en direct sur France Musique

« Claude Vivier voit la musique comme un élément de rêve susceptible de la protéger des atteintes de la réalité. » Le Monde
« Il y a tout autant chez Vivier son rapport au modernisme, son obsession pour Stockhausen, son approche des nouvelles technologies. C’était les années 1970, au moment de cette sorte de libération de toutes les formes. » Peter Sellars in Les Inrockuptibles
« L’iconoclaste György Ligeti considérait Vivier comme le compositeur le plus important de sa génération. » Le Monde
(Ré)Ecouter : l'émission de Lionel Esparza / Classic Club / Voyage, voyages… , Joséphine Markovits, Antoine Guerber et Gilles Apap. En direct et en public depuis l'Hôtel Bedford à Paris
(Ré)Ecouter : Concert enregistré en direct sur France Musique

Quatre pages symphoniques pour traverser le XXe siècle : des derniers feux du romantisme chez Alban Berg aux incises et pliures telluriques de Pascal Dusapin, de l’œuvre ultime, inachevée, de Gustav Mahler, avec ses accents d’une tonalité en ruines, à l’éternel retour chez Claude Vivier, cherchant dans l’ordonnancement des cieux un espace à la mesure de son imagination.

Entre 1905 et 1908, Berg compose sept lieder. Bien plus tard, en 1928, il les ordonne en cycle, non chronologique, et les orchestre. Romantisme, impressionnisme, violence et noblesse s’y côtoient en des vers énonçant l’amour, la beauté et la paix de la nature. L’orchestration, mahlérienne, préserve leur saveur d’origine, en épouse le corps et en révèle l’authenticité.
Dans Orion, Vivier représente la constellation située sur l’équateur céleste par le déploiement d’une ample mélodie cuivrée. L’œuvre l’expose, la développe, médite sur elle, s’en souvient, avant, pour conclure, de la dédoubler. Alors le temps se fait espace : « J’ai l’impression de piétiner dans un avion ; je reste sur place, et pourtant, je vais du Caire à Kuala Lumpur. »
De son Solo pour orchestre n°3, Pascal Dusapin rappelle le sens du titre, court, dont il a le secret : Apex dénote la pointe, la plume du casque des soldats romains, et désormais l’apex cardiaque ou sismique. Sa composition, architecturale, faite de masses, de blocs et de volumes, traduit l’incisif, la convulsion, la turbulence, où l’orchestre est personnage unique, seul soliste.
Refermant l’arche du concert, l’Adagio de la Dixième Symphonie de Mahler ne dissimule pas sa reconnaissance envers Bruckner et témoigne d’une extraordinaire palette : de la ligne initiale, austère, sinueuse et comme immobile, des seuls altos, à une dissonance extrême, catastrophe d’un monde en crise et promis à l’effondrement, que la coda apaisée, sereine, finit par accepter.

––––––
Durée : 1h25 plus entracte