Ahmed El Attar

Mama

Archive 2018
Théâtre
1/4

Texte et mise en scène, Ahmed El Attar
Avec Abdelrahman Magdy, Dalia Ramzi, Hadeer Moustafa, Heba Rifaat, Menha El Batrawy, Menna El Touny, Mohamed Hatem, Mona Soliman, Moustafa Abdullah, Nanda Mohammad, Noha El Kholy, Ramsi Lehner, Teymour El Attar
Musique, Hassan Khan
Scénographie et costumes, Hussein Baydoun
Lumières, Charlie Alstrom

Production Orient productions ; Temple Independent Theater Company
Coproduction Tamasi Performing Arts Network ; Festival d’Avignon ; Le Liberté, scène nationale Toulon ; Maison de la Culture de Bourges ; Sida – Swedish International Development Cooperation Agency ; SEE – Studio Emad Eddin ; MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis (Bobigny) ; Festival d’Automne à Paris
Coréalisation MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis (Bobigny) ; Théâtre de Choisy-le-Roi ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de l’Onda
Spectacle créé le 1er juillet 2018 au Théâtre Falaki (Le Caire)

« El Attar atteint avec ce cycle sur la famille le cœur du problème : le changement s’exige et se manifeste dans la rue, avec des amitiés choisies. Son ennemi se trouve à l’intérieur des maisons, dans la famille, puissant frein à toute révolution. » Libération
« Sans remettre en cause l’oppression, bien réelle, dont est victime la femme, j’ai voulu mettre en avant les luttes de pouvoir qui opposent les membres féminins des familles en Égypte. » La Terrasse
(Ré)Ecouter : Ahmed El Attar, invité de Laurent Goumarre, Le Nouveau Rendez-Vous / France Inter

Dans une famille bourgeoise du Caire, une mère et sa belle-fille rivalisent d’hostilité semi-feutrée pour gérer la maison et y maîtriser l’interaction avec les hommes. Petits drames, comédie, délectables.

La question que pose Ahmed El Attar n’est jamais soulignée : le tout venant du quotidien familial ne serait-il pas la fabrique domestique de la névrose machiste ? En effet, tous les machos ont une mère. La tendance oppressive que peut contracter un homme ne résulterait-elle pas d’un dégât collatéral dû aux luttes de pouvoir féminines au sein de la maison familiale ? Les mères ne seraient-elles pas complices implicites de la tendance suprématiste virile en perpétuant l’ordre établi du patriarcat ? Pétries de bonnes intentions, toutes les attentions prodiguées aux enfants mâles, habitudes héritées et reproduites sans en questionner l’usage ni le fondement, ne seraient-elles pas le terreau de l’élaboration sociale du type mâle dominant ? Et misogyne de surcroît ? L’hypothèse est osée mais pas inédite. Circonvenue ici au contexte égyptien, elle ne dédouane pas les hommes de leur propre responsabilité pour autant. Comme toujours, El Attar excelle dans le portrait de groupe joyeusement cruel. Le pamphlet adopte l’allure d’une comédie sociale à l’égyptienne alors que la création scénographique de Hussein Baydoun inscrit le propos dans une esthétique très contemporaine. L’interrogation sociologique, suscitée par des réflexions intimes de l’auteur, est laissée à la discrétion du public. Le spectateur occidental pourra sans doute relever ici ou là quelques ressorts familiers par-delà le contexte géographique.
––––––
Durée estimée : 1h15
Spectacle en arabe surtitré en français

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