Oriza Hirata Toshio Hosokawa Toru Takemitsu

Archive 2017
Musique

Toru Takemitsu
Archipelago S., pour ensemble
And then I knew ‘twas Wind, pour flûte, alto et harpe
Toshio Hosokawa
Atem-Lied, pour flûte basse
Oriza Hirata / Toshio Hosokawa
Futari Shizuka, The Maiden from the Sea, pour soprano, actrice nô et ensemble (création – commande de l’Ensemble intercontemporain)

Emmanuelle Ophèle
, flûte
Kerstin Avemo, soprano
Ryoko Aoki, actrice nô
Oriza Hirata, livret et mise en espace
Toshio Hosokawa, musique
Ensemble intercontemporain
Matthias Pintscher
, direction

Coproduction Philharmonie de Paris ; Ensemble intercontemporain ; Festival d’Automne à Paris // Avec le soutien de la Fondation pour l’étude de la langue et de la civilisation japonaises sous l’égide de la Fondation de France // France Musique enregistre ce concert.

Depuis le XIXe siècle, la France et le Japon échangent musique et compositeurs. À force d’allers et retours, la curiosité pour les ancestralités lointaines prend de nouvelles tournures. L’Ensemble intercontemporain joue deux compositeurs japonais emblématiques de ces échanges.
Né au Japon en 1955, Toshio Hosokawa s’est installé en Allemagne en 1976, tout en s’intéressant aux ressources musicales de ses origines, les anciennes musiques du Japon telles que les musiques de cour gagaku ou celles du théâtre nô. Depuis, les œuvres de Toshio Hosokawa témoignent à la fois d’une parfaite connaissance du canon occidental de Bach à Lachenmann, doublée d’un ancrage traditionnel très éloigné des repères européens. Et comme les allers-retours entre les traditions rencontrent des échos spécifiques d’un compositeur, outre Atem-Lied et Futari Shizuka, The Maiden from the Sea, de Toshio Hosokawa, l’Ensemble intercontemporain interprète deux œuvres de Toru Takemitsu.
En deuxième partie, la soprano Kerstin Avemo et l’actrice nô Ryoko Aoki rejoignent l’Ensemble pour la création de Futari Shizuka, The Maiden from the Sea. Si « Shizuka » en japonais signifie « silence », c’est aussi un nom de fleur et un prénom féminin. C’est le nom d’une danseuse, épouse d’un guerrier samouraï héros du roman Gengi Monogatari du XIIe siècle. Zeami, le grand dramaturge du XVe siècle, reprend ce sujet pour la scène du théâtre nô. Oriza Hirata, six siècles plus tard, prolonge : le fantôme de la danseuse réapparaît dans le corps d’Hélène qui, échouée sur la plage d’une île, souffre de la perte d’un être cher.
Très célèbre au Japon, le dramaturge et metteur en scène Oriza Hirata est aussi bien connu du Festival d’Automne, depuis Tokyo Notes en 2008 jusqu’aux Gens de Séoul en 2016. Associé à Toshio Hosokawa pour faire revivre Futari Shizuka, tous deux organisent la rencontre de deux techniques vocales, celle du théâtre nô et celle de l’opéra occidental. Quand une souffrance en supplante une autre, toutes les conditions poétiques sont réunies pour donner à la voix une charge obsessionnelle encore plus fantomatique.