Maguy Marin

DEUX MILLE DIX SEPT

Archive 2017
Maison des Arts de Créteil
6 – 9 décembredéc.
1/3

Une pièce pour 10 interprètes réunissant l’équipe permanente ainsi que d’autres artistes et techniciens.
Conception et chorégraphie, Maguy Marin
Musique live, Charlie Aubry
en étroite collaboration et avec Ulises Alvarez, Charlie Aubry, Laura Frigato, Françoise Leick, Louise Mariotte Mayalen Otondo, Cathy Polo, Ennio Sammarco, Marcelo Sepulveda, Adolfo Vargas
Lumières, Alexandre Béneteaud
Son, Antoine Garry et Loïc Goubet
Scénographie et régie plateau, Albin Chavignon
Réalisation des costumes, Nelly Geyres assistée de Raphaël Lo Bello
Conception d’éléments costumes, Montserrat Casanova
Eléments d’accessoires, Paul Pédebidau
Merci à Marie-Lise Naud pour son regard extérieur et Louise Gros pour son aide
Coproduction Centre Culturel André Malraux à Vandoeuvre-lès-Nancy ; Opéra de Lille ; MC2: Grenoble ; manège, scène nationale – reims ; Maison de la Danse de Lyon ; CCN2 – Centre chorégraphique national de Grenoble ; CCN – Ballet de Lorraine (Nancy) ; Théâtre Garonne – Scène européenne (Toulouse) ; Maison des Arts Créteil ; Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Coréalisation Maison des Arts Créteil ; Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien du Théâtre, Scène nationale de Mâcon et de l’Adami
En partenariat avec France Inter

Quand un spectacle est éblouissant dans sa forme, c’est déjà une promesse de persistance rétinienne. Quand cette forme existe au service du fond, les images imprimées drainent infailliblement une réminiscence de méditation. Échec et mat.
Le roi n’a qu’à bien se tenir. Chez Maguy Marin, l’art est avant tout politique. L’artiste réunit ici dix interprètes et, de sa plume qui fait parler la danse, échantillonne les visages masqués du néo-libéralisme omnipotent. De l’insidieuse propagande enjoignant les masses à sacrifier leurs vies pour le bien-être de quelque élite, l’artiste fait le noyau dur de ce nouvel opus. La gouvernance de l’ombre n’a rien de nouveau, mais cette officine de soumission aux stratégies d’asservissement est d’autant plus redoutable aujourd’hui que quiconque ne s’adapte pas aux critères de la rentabilité est systématiquement mis au rebut. D’after-works en happy hours, notre société tout sourire dégage l’odeur pestilentielle de l’hypocrisie. Sous une peau liftée de festivité, elle n’est qu’angoisse refoulée et vide existentiel. Mettre en exergue les sensations confuses qui nous hantent devant ce monde absurde et anxiogène, c’est le chantier auquel se frottent Maguy Marin et ses collaborateurs. Telle un de nos bons vieux rois du burlesque qui, au plus fort de la catastrophe, pointent d’un humour implacable son actualité, elle alevine avec espoir la rivière de nos vraies passions, pour assurer la pérennisation de notre espèce de la façon la plus digne possible.