Luigi Nono Gérard Pesson Claude Debussy

 

Archive 2017
Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Scène nationale
18 novembrenov.

Luigi Nono
...sofferte onde serene..., pour piano et bande*
Gérard Pesson
Pastorale, suite pour orchestre de chambre (création en France)
Claude Debussy
Pelléas et Mélisande, suite (arrangement)
Luigi Nono
Canti di vita e d’amore – Sul ponte di Hiroshima

Anu Komsi, soprano
Peter Tantsits, ténor
Julia Den Boer, piano*
Joachim Haas, réalisation sonore/Studio Experimental de la Radio SWR*

Orchestre philharmonique de Radio France
Tito Ceccherini
, direction

Coréalisation Radio France (Paris) ; Festival d’Automne à Paris
Avec le concours de la Sacem
Concert diffusé en direct sur France Musique

La musique de Nono cherche des signes de vie dans les échos de présences et vient tisser de nouvelles responsabilités là où les événements tragiques peuvent nous arracher à nos attachements. Par suite, les délicates confections de Gérard Pesson comme les arrangements pour orchestre à partir de l’opéra de Debussy sonnent comme des leçons de vie.
Quand il dédiait … sofferte onde serene… à Maurizio et Marilisa Pollini, Luigi Nono cherchait à conjurer une terrible coïncidence, leurs familles respectives faisant en même temps l’expérience de la mort. On peut alors comprendre qu’en se raccrochant aux sons de cloches captés depuis son antre vénitien, sur l’île de la Giudecca, l’œuvre de Nono redistribue les symboles de vitalité dans une circulation nouvelle, autrement apaisée. En 1962, dans Canti di vita e d’amore, Luigi Nono dépouille le texte jusqu’à offrir à la soprano un solo de légende, sidérant de suspension. Entre la soprano Anu Komsi et le ténor Peter Tantsits et un effectif instrumental spécialement coloré, Nono donne à chaque décision musicale le tremblant d’une prudence atomique : à l’heure des armes nucléaires, la responsabilité humaine n’a plus idée de son ampleur. De Pastorale, suite pour orchestre de chambre, Gérard Pesson écrit : « Onze des quarante-deux scènes de l’opéra créé en 2006 ont été choisies, dans l’ordre chronologique original, pour restituer une narration-paysage ; [...] les parties vocales ont été confiées à des instruments. Dans cette suite, l’argument et l’action ont moins d’importance que l’esprit général qui a présidé à l’écriture de l’opéra : les ressorts de la parodie et du détournement. C’est souvent l’opéra baroque français qui est convoqué ici – fanfare, ouverture – ; parfois c’est le caractère de danses anciennes détournées, se résumant à des gimmicks, à des parodies grinçantes – musette, branle du Poitou. » L’Orchestre philharmonique de Radio France interprète également un arrangement symphonique de Pelléas et Mélisande de Claude Debussy.