Krystian Lupa

Place des héros

[Didvyrių Aikštė] de Thomas Bernhard

Archive 2016
Théâtre

Mise en scène, décors et lumière, Krystian Lupa
Texte, Thomas Bernhard
Traduction en lituanien, Rūta Jonynaitė
Avec Valentinas Masalskis (Robert Schuster), Viktorija Kuodytė (Anna), Eglė Mikulionytė (Olga), Arūnas Sakalauskas (Lukas), Eglė Gabrėnaitė (Mme Zittel), Rasa Samuolytė (Herta), Toma Vaškevičiūtė (Herta), Doloresa Kazragytė (Hedwig), Vytautas Rumšas (Professeur Liebig), Neringa Bulotaitė (Mme Liebig), Povilas Budrys (M. Landauer)
Costumes, Piotr Skiba
Projections vidéo, Łukasz Twarkowski
Composition, Bogumił Misala
Assistants mise en scène, Giedrė Kriaučionytė, Adam A. Zduńczyk

Production Lithuanian National Drama Theatre // Coproduction International theatre festival Divine Comedy (Cracovie) // Coréalisation La Colline – théâtre national (Paris) ; Festival d’Automne à Paris // Avec le soutien du Ministry of Culture of the Republic of Lithuania, Lithuanian Council for Culture, Polish Institute in Vilnius // Avec le soutien du Adam Mickiewicz Institute // Avec le soutien de l’Institut Polonais de Paris //Avec le soutien de l'Onda // Spectacle créé le 27 mars 2015 au Théâtre National de Lituanie (Vilnius)
En partenariat avec France Inter

Krystian Lupa a créé Place des héros au Théâtre National de Lituanie à Vilnius en 2015, un 27 mars, jour dédié au théâtre. Du théâtre, il est souvent question dans cette ultime pièce de Thomas Bernhard, et de l’Autriche, de l’abjection que l’auteur porte à son pays, à ses yeux un ramassis de nazis et d’antisémites. Il y pose sans détour la question de la responsabilité de l’Autriche dans l’Anschluss, brocarde le Burgtheater alors que Claus Peymann lui avait commandé cette pièce pour fêter l’anniversaire de ce théâtre dont il était alors directeur.
La vindicte, l’acerbe critique sont portées par un cercle de proches et amis du Professeur Schuster qui s’est suicidé en se jetant par la fenêtre donnant sur la Place des héros à Vienne. Place où Hitler a laissé le souvenir de clameurs qui hantent la veuve du défunt que l’on attend. Rien ne se passe, le temps semble pétrifié. On se prépare pour l’enterrement puis on dîne après. Chacun se souvient du « professeur », de ses lubies, de ses détestations, de son sale caractère. Sa servante flanquée d’une femme de chambre puis ses deux sœurs, son frère, ses collègues. La veuve enfin, à la toute fin.
Krystian Lupa excelle à mettre en scène les rapports entre ces êtres qui souvent se haïssent, se jalousent les uns les autres. Sa scénographie est dominée par une grande et haute fenêtre donnant sur la place. Merveilleusement servi et compris par les acteurs lituaniens, Lupa se régale de ce qui l’obsède : l’introspection microscopique de la nature humaine en requérant la personnalité des acteurs.

Rencontre avec Krystian Lupa
Entretien avec Christophe Triau
mercredi 14 décembre, 11h

Beaux-arts de Paris – Amphithéâtre d'honneur, 14 rue Bonaparte 75006 Paris
L'auteur Christophe Triau interroge le metteur en scène sur les thèmes abordés dans les pièces de Thomas Bernhard et sur son compagnonnage de longue date avec l'œuvre de l'écrivain autrichien: Place des héros, Des Arbres à abattre, et Déjeuner chez Wittgenstein. Trois mises en scène présentées au Festival d’Automne en décembre à l’occasion du "Portrait Krystian Lupa".