Amir Reza Koohestani

Hearing

Archive 2016
Théâtre de la Bastille
11 – 19 octobreoct.

Texte et mise en scène, Amir Reza Koohestani
Avec Mona Ahmadi, Ainaz Azarhoush, Elham Korda, Mahin Sadri
Assistants mise en scène, Mohammad Reza Hosseinzadeh, Mohammad Khaksari
Vidéo, Ali Shirkhodaei
Musique, Ankido Darash, Kasraa Paashaaie
Son, Ankido Darash
Création lumières, Saba Kasmaei
Scénographie, Amir Reza Koohestani assisté de Golnaz Bashiri
Costumes et accessoires, Negar Nemati assistée de Negar Bagheri
Assistant plateau, Mohammad Reza Najafi
Traduction française et adaptation surtitrage, Massoumeh Lahidji

Production Mehr Theatre Group // Coproduction La Bâtie-Festival de Genève ; Künstlerhaus Mousonturm Frankfurt am Main ; BOZAR - Centre for Fine Arts Brussels // Coréalisation Théâtre de la Bastille (Paris) ; Festival d’Automne à Paris // Hearing a été écrit lors d’une résidence d’artiste à l’Akademie Schloss Solitude (octobre 2014 – mars 2015) à Stuttgart, Allemagne. // Avec le soutien de l’Onda
Spectacle créé le 15 juillet 2015 au Charsou Hall, City Theatre (Téhéran)

Pour son spectacle Hearing, Amir Reza Koohestani puise son inspiration dans le film documentaire Devoirs du soir réalisé par Abbas Kiarostami en 1989, qui donne à voir un système éducatif iranien à la violence normative, et dans les travaux de la plasticienne iranienne Shohreh Mehran. À travers la destinée de femmes aux prises avec un événement aux apparences anodines, la question de la culpabilité et du remords est ici abordée. Comme souvent dans ses spectacles, le dispositif scénique est minimal : un plateau nu, découpé de carrés de lumière. Deux jeunes femmes répondent l’une après l’autre à un interrogatoire muet venu du public, jusqu’à ce que soudain s’éclaire et prenne la parole une figure inquisitrice. Les questions fusent et l’intrigue se dessine autour de l’intrusion supposée d’un homme dans un dortoir universitaire pour femmes, à Téhéran. Jamais résolue, l’énigme va radicalement bouleverser leur vie. Emporté dans un tourbillon renforcé par l’usage d’une caméra, le spectateur perd rapidement la notion du temps et la pièce devient une réflexion émouvante sur l’absence. Dans le théâtre d’Amir Reza Koohestani, avec réalisme et poésie, un visage plus secret de la société iranienne contemporaine affleure, malgré la censure. Tout est dit sans manichéisme, sans dénonciation, mais avec subtilité. Amir Reza Koohestani conçoit ses récits comme des jeux de miroirs, pour évoquer le rapport aux autres et la distance entre les individus. Il est aujourd’hui considéré comme une véritable figure de passeur dans le monde du théâtre iranien.