Romeo Castellucci
Ödipus der Tyrann
de Friedrich Hölderlin, d’après Sophocle
Mise en scène, scénographie, costumes, Romeo Castellucci
Avec Bernardo Arias Porras, Iris Becher, Jule Böwe, Rosabel Huguet, Ursina Lardi, Angela Winkler
Collaboration artistique, Silvia Costa
Musique, Scott Gibbons
Dramaturgie, Piersandra Di Matteo, Florian Borchmeyer
Répétiteur, Timo Kreuser
Solistes, Sirje Aleksandra Viise, Eva Zwedberg
Assistant à la scénographie, Mechthild Feuerstein
Lumière, Erich Schneider
Vidéo, Jake Witlen
Sculptures, Giovanna Amoroso, Istvan Zimmermann - Plastikart Studio
Figurants, Malene Ahlert, Amelie Baier, Ursula Cezanne, Sophia Fabian, Eléna Fichtner, Margot Fricke, Eva Günther, Rachel Hamm, Andrea Hartmann, Annette Höpfner, Nadine Karbacher, Sara Keller, Pia Koch, Feline Lang, Marion Neumann, Monika Reineck, Vanessa Richter, Helga Rosenberg, Ria Schindler, Janine Schneider, Regina Törn, Christina Wintz
Production Schaubühne Berlin // Coréalisation Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
En partenariat avec France Culture
Après tant de combats singuliers sur les scènes de théâtre, Romeo Castellucci affronte, pour la première fois, une pièce « dialoguée » et une troupe établie. Et quelle troupe, puisqu’il s’agit de celle de la Schaubühne épaulée par Angela Winkler, et quelle pièce puisque c’est Ödipus der Tyrann, version Hölderlin de la version Sophocle du mythe héroïque. Sans doute lui-a-t-il fallu passer par l’épreuve de l’opéra (Parsifal, Orfeo ed Euridice, Moïse und Aaron) pour se convaincre qu’il lui était désormais possible d’habiter pleinement le poème dans sa construction originelle.
Après avoir puisé dans La Mort d’Empédocle pour composer The Four Seasons Restaurant, et dans Hyperion pour Hyperion. Briefe eines Terroristen, le metteur en scène italien prend cette fois à bras le corps l’entier d’Ödipus der Tyrann, dans une fraternelle étreinte avec le poète. Il reconnait ce qui l’agite au plus profond dans sa redécouverte de la tragédie attique, celle d’une pensée où s’affirmerait la part « féminine » et « orientale » de la Grèce. À cette voix couverte, qui est aussi celle de Tirésias, s’opposerait la voix ouverte d’Œdipe, celle d’une raison faut-il dire aveugle aux voyants, fermée aux mystères. Appelées par Romeo Castellucci depuis l’intérieur d’un couvent de femmes puis sur un parvis thébain, ce sont deux paroles, deux civilisations – grecque et chrétienne – qui s’interpénètrent et se contaminent tout en se révélant l’une à l’autre. Pour donner naissance à un stupéfiant engendrement paraphant la maîtrise et l’audace d’un poète de la scène.
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