Luigi Nono

Ricorda cosa ti hanno fatto in Auschwitz...

Archive 2014
Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt
14 novembrenov.
1/2

Luigi Nono,
Ricorda cosa ti hanno fatto in Auschwitz (bande magnétique)
A Floresta é jovem e cheja de vida pour soprano, clarinette, trois voix d’acteurs, cinq percussionnistes (plaques de cuivre) et bande magnétique
Maria Chiara Chizzoni, soprano
Antonella Civale, Ilaria Genatiempo, Lorenzo Profita, acteurs
Parco della Musica Contemporanea Ensemble (PMCE)
Paolo Ravaglia, clarinette
Antonio Caggiano, Antonino Errera, Pietro Pompei, Fulvia Ricevuto, Flavio Tanzi, percussion sur plaques de cuivre
Massimiliano Farau, répétiteur des acteurs
Alvise Vidolin, projection du son
Tonino Battista, direction musicale
Les deux œuvres de ce programme sont précédées d’une introduction traitant de l’engagement militant de Luigi Nono dans les années 1960 et 1970, par Laurent Feneyrou et Lionel Esparza et suivies de la projection du film « Archipel Luigi Nono » réalisé par Olivier Mille en 1988.

Coproduction Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris // Avec le soutien de Mécénat Musical Société Générale et de la Fondation Ernst von Siemens pour la musique // En collaboration avec Fondazione Musica per Roma, Accademia Nazionale di Santa Cecilia, Accademia Nazionale d’Arte Drammatica Silvio D’Amico, dans le cadre de Suona italiano // Manifestation organisée dans le cadre du tandem culturel Paris-Rome 2014, mis en œuvre par les villes de Paris et de Rome en partenariat avec l’Institut français

Milan, automne 1965. Le fond de l’air est rouge : les groupes révolutionnaires se multiplient et l’agitation gagne les usines et les universités. Luigi Nono est au Studio de phonologie de la Rai quand il reçoit de la loge le message suivant : « À l’entrée, il y a de drôles de types, une vingtaine. Ils disent qu’ils doivent travailler avec vous. Mais nous avons fermé la grille et avons appelé la police ».
Après bien des palabres, la direction de la radio italienne autorise finalement le Living Theatre à entrer dans le studio. La troupe enregistre alors plusieurs versions de l’« escalade » (cette théorie, développée par un expert du ministère américain de la Défense, gradue la tension entre États, de la crise diplomatique à la guerre nucléaire).
À cette source s’ajoutent des sons de clarinette et de plaques de cuivre dont la percussion déchaîne de splendides miroitements de lumières, mais aussi le lyrisme d’une soprano et des acteurs expérimentant un large spectre de techniques vocales à partir de textes d’actualité. « J’ai voulu, au-delà du chant et du parlé, tirer le maximum d’expression de la voix humaine ».
Ainsi naît A floresta é jovem e cheja de vida (La forêt est jeune et pleine de vie) en une improvisation collective, sans cesse mobile, à la recherche de nouveaux sons. Le montage des textes s’empare de révoltes ouvrières et de combats révolutionnaires à travers le monde, dénonce la cruauté aveugle de toutes les dominations, entend briser l’inertie de nos habitudes et atteint alors « l’écoute de soi, en soi, l’écoute de l’autre, l’écoute dans l’écoute ». Cette œuvre essentielle est précédée de la diffusion de Ricorda cosa ti hanno fatto in Auschwitz (Souviens-toi de ce qu’ils t’ont fait à Auschwitz), pièce électronique sur les ghettos, la résistance et l’extermination des Juifs en Europe. Nono réélabore ici la musique de scène qu’il avait composée en 1965, à la demande d’Erwin Piscator (1893-1966) pour la création de L’Instruction de Peter Weiss (1916-1982), à la Volksbühne de Berlin.

Les deux œuvres de ce programme sont précédées d’une introduction traitant de l’engagement militant de Luigi Nono dans les années 1960 et 1970, par Laurent Feneyrou et Lionel Esparza et suivies de la projection du film « Archipel Luigi Nono » réalisé par Olivier Mille en 1988

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