Eszter Salamon
Eszter Salamon 1949
Eszter Salamon 1949
Eszter Salamon
Avec Désirée Olmi, Véronique Alain, Frédérique Pierson
Commissariat Nataša Petrešin-Bachelez dans le cadre de la programmation Satellite 7 « Histoires d’empathie » (2014). Cette série d’expositions rend compte de la recherche réflexive de quatre artistes (Nika Autor, Natascha Sadr Haghighian, Kapwani Kiwanga et Eszter Salamon) autour des relations de pouvoir entre leur propre position, l’institution et les visiteurs.
Coproduction Jeu de Paume ; Festival d’Automne à Paris // Avec le soutien de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques (FNAGP) et la participation de la Cité Internationale des Arts, du Centre national de la danse et du Goethe Institut-Paris
Mêlant performance, travail documentaire et auto-fiction, Eszter Salamon multiplie les perspectives sur la construction fragile et perméable de l’identité. Les versions d’elle-même et de ses doubles qu’elle élabore repensent ensemble le medium et le matériau, le corps singulier et la parole qui sert à le circonscrire. Un corps, mon corps – territoire en friche, inconnue singularisée par un nom, fouillis de souvenirs, de faits, de sensations : comment rendre compte de ces multiples strates, et dresser une carte qui permette son appropriation ?
Pour le solo Mélodrame, elle avait ainsi mené une série d’entretiens avec une de ses homonymes rencontrée en Hongrie. Avec Eszter Salamon 1949, elle en propose une déclinaison élargie, investissant cette fois l’espace et le temps spécifique du lieu d’exposition. Pendant quatre semaines, six heures par jour, le Jeu de Paume résonnera de voix et d’échos de cette vie diffractée, amplifiée, mise en abyme. Rejouant les mots échangés entre une Eszter Salamon et une autre, des actrices incarneront ces bribes subjectives – où le hasard d’un nom rencontre des événements historiques et des anecdotes. Comment un matériau biographique peut-il remplir et subvertir un lieu de conservation ? Quel miroir nous tendent ces figures au statut indécis ? Enregistrant l’écart entre un corps et une parole, décalant les rapports d’identification, Eszter Salamon 1949 introduit un trouble sur la nature même du « moi » et de l’empathie que génère son exposition. Une opération de transformation, partant du plus infime de l’expérience individuelle, pour en faire « un fragment anonyme infini, un devenir toujours contemporain ». (Gilles Deleuze)