Claudia Triozzi
Boomerang ou le retour à soi
Concept, direction, scénographie, image et vidéo, Claudia Triozzi
Avec Anne-Lise Le Gac et Claudia Triozzi
Musique, Fernando Villanueva, Hahn Rowe
Texte et voix, Claudia Triozzi
Coordination technique et régisseur général, Sylvain Labrosse
Régisseur son, Samuel Pajand
Lumière, Yannick Fouassier
Production DAM-CESPI (Paris) // Coproduction Centre national de danse contemporaine (Angers) ; Festival NEXT (Eurometropolis Lille-Kortrijk-Tournai et Valenciennes) ; Centre chorégraphique national de Tours ; Abrons Arts Center (New York) ; FUSED – French US Exchange in Dance ; La Ménagerie de Verre (Paris) ; Théâtre des 13 Vents, CDN de Montpellier ; T2G – Théâtre de Gennevilliers, centre dramatique national de création contemporaine ; Festival d’Automne à Paris // Coréalisation T2G – Théâtre de Gennevilliers, centre dramatique national de création contemporaine ; Festival d’Automne à Paris // Accueil Studio Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon ; Centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort // Avec la collaboration de l’Akademie Schloss Solitude in Stuttgart et Xing-Bologne // Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France – Ministère de la Culture et de la Communication
Spectacle créé le 26 novembre 2013 à l’Espace Pasolini à Valenciennes
Que nous montre donc Claudia Triozzi dans Boomerang ou le retour à soi lorsqu’elle diffuse sur scène les interviews d’un archéologue tentant de décrire une scène érotique ou d’une actrice italienne des années 1950 nous avouant « Ho detto molti “no” (J’ai dit beaucoup de “non”) » par amour ? Quelle histoire nous est transmise ? Celle que ces personnes verbalisent ou celle qu’elles ne disent pas ? L’artiste nous raconte-t-elle une certaine histoire de la naissance du langage et de la sexualité ? Ou encore de la performance, elle qui déclare, en ouverture de cette nouvelle pièce, « donner son corps à l’art » comme d’autres le donneraient à la science ?
De ces conventions théâtrales, elle s’attache à souligner, depuis plus de trente ans, les artifices. Un retour à soi. Claudia Triozzi chante Caprice. « Une scène de dupe trop longtemps fantasmée, un caprice, une agonie... »
Ainsi se réalise un retour d’expérience où la façon de s’engager surprend le visage comme un effet de boomerang. « L’autobiographie mélange les genres, les voix, les naissances, les âges. La question révèle ses sens, et ouvre des possibles. Interpréter encore “là”, où l’on pose la limite de ce que l’on est, où la réponse ne pourra être une affirmation. Une scène s'ouvre à soi, inattendue. » (Claudia Triozzi)
Performeuse italienne installée en France depuis 1985, Claudia Triozzi a été interprète pour les chorégraphes Odile Duboc, Georges Appaix ou François Verret. Depuis, elle ne cesse de développer une réflexion sociale inédite sur la façon dont un corps peut incarner ou non un savoir-faire. Ainsi remet-elle continuellement en jeu les contours et significations de sa propre activité artistique, interrogeant ici une jeune pâtissière (TORDRE, 2012), un boucher et un tailleur de pierre (Pour une thèse vivante, 2011), un bijoutier et un vendeur de revêtement de sol (Dolled up, 2000) sur leurs pratiques professionnelles, inventant là de mystérieux dispositifs plastiques composés d’objets utilitaires étonnants, ordonnant le tout entre danse, travail vocal et réalisation de vidéos.
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