Boris Charmatz

manger

Archive 2014
Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt
29 novembrenov. – 3 décembredéc.
1/7

Conception, Boris Charmatz
Avec Or Avishay, Nuno Bizarro, Ashley Chen, Olga Dukhovnaya, Alix Eynaudi, Julien Gallée-Ferré, Peggy Grelat-Dupont, Christophe Ives, Maud Le Pladec, Filipe Lourenço, Mark Lorimer, Mani A. Mungai, Matthieu Barbin, Marlène Saldana
Lumière, Yves Godin
Son, Olivier Renouf
Assistant chorégraphie, Thierry Micouin
Répétition voix, Dalila Khatir
Régie générale, Mathieu Morel
Catering, Alexandra Vincens
Production Musée de la danse / Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne – Direction : Boris Charmatz
Coproduction Ruhrtriennale – International Festival of the Arts ; Théâtre National de Bretagne-Rennes ; steirischer herbst festival-Graz ; Holland Festival-Amsterdam ; Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles) ; Künstlerhaus Mousonturm Frankfurt am Main ; Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Coréalisation Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Le Musée de la danse est une association subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication (Direction Régionale des Affaires Culturelles / Bretagne), la Ville de Rennes, le Conseil régional de Bretagne et le Conseil général d’Ille-et-Vilaine. (www.museedeladanse.org). L’Institut français contribue régulièrement aux tournées internationales du Musée de la danse. Avec le soutien de l’Adami
Spectacle créé le 23 septembre 2014 à la Ruhrtriennale – International Festival of the Arts
En partenariat avec France Culture

Chorégraphe et directeur du Musée de la danse – institution hybride qui digère les formats et décadre les corps –, Boris Charmatz soumet la danse à des contraintes formelles qui redéfinissent le champ de ses possibilités : canon potentiellement infini de gestes dans Levée des conflits, corps d’enfants inertes, animés par des adultes dans enfant… La scène lui sert de brouillon où jeter concepts et concentrés organiques, afin d’observer les réactions chimiques, les intensités et les tensions naissant de leur rencontre. Avec manger, c’est le centre de gravité du mouvement qui se trouve déplacé : comment mouvoir le corps non à partir des yeux, des membres, mais de la bouche ? Faire de cette béance un cadre perceptif à part entière ? Carrefour où se mélangent nourriture, voix, souffle, mots, salive, la bouche est un lieu de circulation où l’intérieur et l’extérieur, le moi et l’altérité se rencontrent, se goûtent, se jaugent, s’échangent, s’ingèrent. En saisissant cette métaphore comme moteur chorégraphique, Boris Charmatz balise un champ général de l’oralité : pâte mâchée, avalée, la matière physique se fait mixture proliférante. Ça bouffe, ça chante, ça se goûte, s’entremêle, ça rayonne de bouche en bouche jusqu’à envahir tout l’espace. Dans ce mouvement continu d’ingestion surgissent des mélodies mastiquées, des tableaux de chair, des sculptures de voix, de nourriture et de peaux, esquissant un horizon collectif et sensuel. À la frontière de l’installation mouvante et de l’objet sonore indéterminé, manger est un « réel avalé », une utopie déglutie : une lente digestion du monde.

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