Hugues Dufourt / Lucia Ronchetti
L'Asie d'après Tiepolo.../ Le Palais du silence
Hugues Dufourt
L'Asie d'après Tiepolo, pour ensemble
L'Origine du Monde, pour piano et ensemble
Les Chardons d'après Van Gogh, pour alto et orchestre de chambre
Visionnez l'entretien vidéo avec Hugues Dufourt sur la chaine YouTube de l'Ensemble intercontemporain
Lucia Ronchetti
Le Palais du silence d’après Claude Debussy, création, commande de la Cité de la musique, de l’Ensemble intercontemporain et du Festival d’Automne à Paris
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Hidéki Nagano, piano
Grégoire Simon, alto
Ensemble intercontemporain
Direction, Matthias Pintscher
Coproduction Cité de la musique ; Ensemble intercontemporain ; Festival d’Automne à Paris // Avec le concours de la Sacem, avec le soutien de Suona Italiano
France Musique enregistre ce concert
Hugues Dufourt évoque volontiers l’importance, dans son histoire, de l’atelier d’artiste, avec ses odeurs de peinture et ses palettes de couleurs. Son oeuvre musicale se revendique moins de la tradition toscane, soucieuse de dessin, de la représentation ordonnée et de la maîtrise du monde sensible, que de la vénitienne, miroitant l’apparence, l’éphémère, le surgissement ou l’émergence de l’instant, mais aussi de subtiles couleurs. « La musique, me semble-t-il, a ceci de commun avec la peinture qu’elle peut investir la couleur de qualités contraires ».
Douze ans après le cycle des Hivers, d’autres toiles et fresques majeures de l’histoire de l’art jalonnent ce concert : Les Chardons, dans lesquels Van Gogh, tout à l’énergie de l’image et à une sourde vitalité, embrase et décante l’intuition impressionniste de la couleur par ses tons vifs ; l’un des Quatre Continents que Tiepolo exécuta pour l’escalier d’honneur de la baroque Résidence de Würzburg, cette Asieaux joyaux somptueux, entre des corps distordus, anonymes, animant un entrelacs d’axes et de boucles ; L’Origine du monde de Courbet, bien connue, autrefois propriété de Lacan. Ces toiles et fresques n’invitent pas à une correspondance entre les arts, mais il nous revient, à l’écoute, d’en percevoir les beautés nouées à l’Idée.
En regard de ces trois partitions, Le Palais du silence de Lucia Ronchetti emprunte son titre à une oeuvre que Debussy envisagea de composer en 1914, mais à laquelle il renonça. Des modèles naturels envahissent l’architecture muette, traces du disparu et de ce qui demeure inconnu.