Urs Fischer
Urs Fischer
Urs Fischer témoigne depuis plusieurs années d’une énergie créatrice exceptionnelle et d’une réputation irrévérencieuse qui met à mal les conventions et nos certitudes visuelles. On peut reconnaître dans son geste une dimension héroïque, voire romantique, qui n’est pas sans assumer une grande part d’ironie.
Dans la série des expositions qui ont acquis ces dernières années une dimension quasi mythique figure You à la galerie Gavin Brown à New York en 2007, où il a littéralement creusé l’espace pour laisser place à un énorme cratère.
On se souvient plus récemment de la grande sculpture de cire, réplique de L’enlèvement des Sabines de Jean de Bologne, qui s’est consumée jusqu’à totale disparition le temps de la Biennale de Venise.
Avec une grande virtuosité, il passe d’œuvres monumentales à des œuvres plus intimes qui engagent toujours un rapport au corps exposé, surexposé, morcelé, détruit, ressuscité, en utilisant les matériaux les plus divers créant des formes soumises à l’entropie et aux mutations. Les objets sont déconstruits puis recréés, passent aisément du statut d’objet à celui d’image, de la troisième dimension à la bi-dimensionalité.
Ses œuvres séduisantes et déstabilisantes, souvent ludiques, ont une efficacité physique et visuelle, assument une théâtralité bien orchestrée favorisant la collision des formes et des idées. Elles entrent dans une longue histoire de la sculpture et de la peinture occidentale de la Renaissance à l’art moderne en passant par les métamorphoses du baroque tout en dialoguant avec certaines figures emblématiques de l’art contemporain comme Jeff Koons, Franz West mais aussi Dieter Roth et Martin Kippenberger.
Urs Fischer partage son temps entre la Suisse, où il est né en 1973, et les États-Unis. Le Palazzo Grassi à Venise et la Kunsthalle de Vienne ont récemment accueilli ses travaux dans des expositions monographiques.