Maguy Marin

May B

Archive 2012
CENTQUATRE-PARIS
16 – 17 novembrenov.
Théâtre du Rond-Point
20 novembrenov. – 1 décembredéc.
1/2

May B
Chorégraphie, Maguy Marin
Costumes, Louise Marin
Lumière, Compagnie Maguy Marin
Musique, Franz Schubert, Gilles de Binche, Gavin Bryars
Avec Ulises Alvarez, Romain Bertet, Kaïs Chouibi,  Laura Frigato, Françoise Leick, Mayalen Otondo, Lia Rodrigues, Ennio Sammarco,  Jeanne Vallauri, Adolfo Vargas
Coproduction Compagnie Maguy Marin ; Maison des Arts et de la Culture de Créteil
Reprise en 2012 pour le Festival d’Automne à Paris en coréalisation avec Le CENTQUATRE – Paris et le Théâtre du Rond-Point
En 2012, la Compagnie Maguy Marin est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication et la Ville de Toulouse et la Région Midi-Pyrénées.
En partenariat avec France Inter
Spectacle créé le 4 novembre 1981 au Théâtre Municipal d'Angers  

Clodos célestes ou fées embourbées, dix corps aux visages blafards dansent. Ils racontent la drôlerie de l’impossibilité d’être ensemble. Ils se meuvent dans l’incapacité tragique à rester seul. Le quotidien, sublimé, fait se heurter des corps abîmés dans le clair-obscur étrange d’une vie qui tient et persiste avant la fin.
Dix humains en bande, en meute, se heurtent, circulent, se cognent. Quelques mots seulement, gueulés, chantés : « Fini, c’est fini. Ça va finir, ça va peut-être finir. » Les fantoches plâtreux plongent dans l’absurdité abyssale de la comédie de la vie. Les dix clowns enfarinés forment une masse mouvante, assemblée grimaçante et loqueteuse. Ils errent, en rythme, ils tanguent, avancent par chocs ou ralentis. Sous les conseils et le regard de Beckett qu’elle rencontrait en 1980, la chorégraphe a dirigé un magma de figures d’humanité absolue. Ils n’ont fait vœu que d’« être là, sans l’avoir décidé, entre ce moment où l’on naît, où l’on meurt ».
Début des années 1980, Maguy Marin lit Fin de Partie, Molloy, En attendant Godot.
Bouleversée, elle reconnaît dans les œuvres complètes de Beckett l’exploration des mouvements empêchés mais nécessaires. Toutes aspirations humaines, rien qu’humaines : tenir encore. Elle guette et veut mettre en scène « ce moment qui nous met dans l’obligation de trouver une entente quelconque avec plusieurs autres, en attendant de mourir ».
Création en 1981. Réactions hostiles d’abord. Et peu à peu, l’ascension. Reconnaissance mondiale de l’atemporel May B, chef-d’œuvre de la danse contemporaine. En trente ans, les reprises incessantes sur les cinq continents ont inscrit l’œuvre comme un joyau du répertoire. May B, « peut-être », bouleverse encore les codes en vigueur, réconcilie théâtre et danse, marque l’histoire des arts vivants par la grâce d’un spectacle essentiel, mythique.
 

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