Gérard Pesson / Maurice Ravel / Igor Stravinsky / Anton Webern

Future is a faded song...

Archive 2012

Gérard Pesson
Future is a faded song, pour piano et orchestre
Commande de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, de l’Orchestre symphonique de la Radio de Francfort et du Festival d’Automne à Paris
Maurice Ravel
Frontispice (orchestration Pierre Boulez)
Fanfare (prélude à L’Éventail de Jeanne)
Anton Webern
Im Sommerwind
Igor Stravinsky
Agon
Le Chant du rossignol
Orchestre symphonique de la Radio de Francfort
Alexandre Tharaud, piano
Tito Ceccherini, direction 

Coproduction Cité de la musique ; Festival d’Automne à Paris
En collaboration avec le Hessischer Rundfunk Avec le concours de la Société des amis et soutiens du hr-Sinfonieorchester e. V.
Avec le concours de la Sacem
Avec le soutien de Mécénat Musical Société Générale
France Musique enregistre ce concert

Délicate, raffinée et d’une minutieuse précision, l’œuvre de Gérard Pesson érige la fragilité, le bruissement de l’écoute, en loi. Au cœur de cette nouvelle œuvre pour piano et orchestre repose un secret, celui dont Mauricio Kagel avait promis la révélation à Alexandre Tharaud, mais que sa mort condamna au silence. À ce pianiste d’élection, Gérard Pesson confie aujourd’hui la quête d’un chant, à l’occasion pour une main, voire un doigt seul. Comme un thème lentement épelé, sec, à nu, « un temps creusé, lent », auquel répond « une sorte de ruban pulsé ». Autour de cette création se dessinent une filiation et des souvenirs. Deux pièces de Maurice Ravel, d’abord : cinquante ans après la mort du compositeur, Pierre Boulez orchestra la première, à la riche texture, subtilement ciselée ; la seconde, de quelques mesures, s’achève sur les ruines d’un Walhalla en modèle réduit. Deux miniatures, en somme, un genre que Gérard Pesson aime à pratiquer. Im Sommerwind, « idylle pour orchestre », illustre la douceur sentimentale d’Anton Webern. Célébration de la nature, des paysages changeants et des chants d’oiseaux, ce poème symphonique traduit une tendance à la concentration, à la touche fugace, mais aussi aux nuances extrêmes. Deux œuvres d’Igor Stravinsky, enfin : l’intense et somptueux Agon, dans les douze mouvements duquel la série, héritée de Webern, se mêle aux modèles de la Renaissance et aux ballets de cour français du XVIIe siècle ; Le Chant du rossignol, rêveur et imagé, à l’ensorcelante orchestration, et par lequel Stravinsky dit adieu aux moirures du Sacre. « Stravinsky admirant Webern, ami de Ravel, qui admirait Stravinsky », écrit Gérard Pesson de ce concert, élargissant le cercle.