William Forsythe / Ballet Royal de Flandre

Artifact

Archive 2011
Chaillot – Théâtre national de la Danse
24 – 30 novembrenov.
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Artifact
Chorégraphie, William Forsythe
Décor, lumière, costumes, William Forsythe
Musique, Eva Crossmann-Hecht, Jean-Sébastien Bach
et montage sonore de William Forsythe
Conseil technique, Olaf Winter, Jurgen Koss, Urs Frey
Son, Bernhard Klein
Avec les danseurs du Ballet Royal de Flandre et Margot Kazimirska, Kate Strong, Nicholas Champion (artistes invités)

Production Ballet Royal de Flandre
Coréalisation Théâtre National de Chaillot (Paris) ; Festival d’Automne à Paris
En partenariat avec France Inter

Premier acte de la présence de William Forsythe au Festival d’Automne 2011 : la reprise de deux de ses oeuvres majeures par le Ballet Royal de Flandre – dont la directrice artistique depuis 2005, l’Australienne Kathryn Bennetts, fut dans les années 1980 l’une des danseuses favorites du chorégraphe, avant de venir travailler à ses côtés, au sein du Ballett Frankfurt, de 1989 à 2004.
En voyant Artifact (1984) et Impressing the Czar (1988), on peine à croire, en vérité, que ces deux pièces ont près d’un quart de siècle.
Artifact, avec laquelle le chorégraphe américain inaugurait, à l’âge de 35 ans, sa longue collaboration avec le Ballett Frankfurt, affiche toujours cette insolente fraîcheur qui est la marque des chefs-d’oeuvre. On y retrouve, déjà sublimées, les grandes lignes de la démarche qui a inscrit William Forsythe au firmament de la danse contemporaine : déconstruire, en convoquant tout un ensemble de moyens – l’apport des théories de Rudolf Laban ; l’amour de la musique (celle de Bach, en particulier, dont la fameuse Chaconne est ici magnifiée) et du théâtre ; et surtout, une intime, virtuose et éminente compréhension de la danse –, la grammaire du ballet classique, pour mieux ouvrir à celui-ci des perspectives inexplorées. Artifact s’impose comme le manifeste d’un artiste tout à la fois iconoclaste et puriste.

Impressing the Czar, l’une des pièces les plus monumentales (49 danseurs) de son auteur, jouissive parodie du ballet tel qu’on le concevait au XIXe siècle, venait quatre ans plus tard enfoncer le clou. À la fois hilarants et féeriques, planants et frénétiques, étourdissants de virtuosité et de puissance physique et bouleversants d’intelligence scénique, Artifact comme Impressing the Czar laissent bouche bée, tout en imprimant durablement dans la rétine des images d’anthologie : un corps de ballet grisâtre plongé dans la pénombre, s’agitant de concert aux ordres d’une étrange maîtresse de cérémonie en costume d’époque et d’un homme étrangement muni d’un mégaphone, sur la musique pour piano minimaliste d’Eva Crossman-Hecht (Artifact) ; la vente aux enchères des danseurs, suivie de la ronde tribale de 38 écolières déchaînées, à la fin d’Impressing the Czar

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