Olga Neuwirth / Matthias Pintscher / Fausto Romitelli
Amok Koma / Solomon's Garden / Construction in Space
Fausto Romitelli
Amok Koma, pour neuf instruments et électronique
Matthias Pintscher
Solomon's Garden, pour baryton et orchestre
Olga Neuwirth
Construction in Space, pour quatre solistes, quatre groupes instrumentaux et électronique en temps réel
Ensemble intercontemporain
Leigh Melrose, baryton
Emmanuelle Ophèle, flûte basse
Alain Billard, clarinettes basse et contrebasse
Arnaud Boukhitine, tuba
Vincent David, saxophone
Peter Böhm, électronique en temps réel
Direction, Matthias Pintscher
Coproduction Ensemble intercontemporain ; Cité de la musique ; Festival d’Automne à Paris
Avec le concours de la Sacem
Avec le soutien de Mécénat Musical Société Générale
Avec le soutien de la Commission européenne. Cette communication n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues.
Olga Neuwirth écrit une musique faite de ruptures, de failles, de contrastes et de découpes. Aussi le cinéma et ses techniques (collages, montages, morphings, gros plans, fondus…), qu’elle a étudiés à San Francisco, s’immiscent-ils dans son oeuvre. Au gré de ses textes et entretiens, Olga Neuwirth évoque Lubitsch, Hitchcock, l’« illusionniste et philosophe » Fellini et surtout David Lynch.
Depuis presque vingt ans, dans les installations dont elle a l’idée et pour lesquelles elle compose, un jeu s’instaure entre surface et espace imaginaire – la toile du cinématographe. Construction in Space (2000), dédié à Pierre Boulez pour son soixante-quinzième anniversaire et inspiré de la nouvelle The Long Rain de Ray Bradbury, traduit un tel désir d’espace en répartissant l’orchestre en quatre groupes autour du public. Le relief vient ainsi à notre rencontre, en référence aux sculptures de Naum Gabo, mais Olga Neuwirth met en crise la frontière entre l’espace réel et celui de nos représentations : « La membrane qui marque la séparation entre l’espace des sensations intérieures et l’espace extérieur par-delà la frontière du corps pourrait donc se déchirer ». À ces mouvements dans l’immobilité – ou, à l’inverse, à l’accélération jusqu’au paroxysme – fait écho Amok Koma de Fausto Romitelli, où le matériau se réduit peu à peu, menant à l’avènement d’une violence latente, à un « rituel de destruction ». Et une analogue inclination à la narration, à l’image sonore, anime Solomon’s Garden de Matthias Pintscher, sur un extrait du Cantique des cantiques. De ce poème d’exultation, chanté en hébreu, chaque mot serait, selon le compositeur, une « île d’expression » laissant place à la musique.