Mark Andre / Pierre Reimer

Modell / hij

Archive 2011
Opéra Bastille
9 novembrenov.

Mark Andre / Pierre Reimer
Modell pour cinq groupes d'orchestre
enregistrement SWR, direction Sylvain Cambreling
Production : Love Streams agnès b. productions avec le concours du CNAP
hij pour orchestre
enregistrement WDR, direction Emilio Pomarico
Production : avec la participation du Fonds de dotation agnès b.
Pierre Reimer, réalisation des films
Mark Andre, iv1 pour piano
Yukiko Sugawara, piano

Coproduction Opéra national de Paris ; Festival d’Automne à Paris
En collaboration avec le Festival International de Manchester
Avec le concours de la Sacem

L’oeuvre de Mark Andre scrute l’absolu. Sur le seuil au-delà duquel nous ne savons rien encore, la science se montre incertaine. Mark Andre l’accompagne néanmoins dans ses avancées les plus récentes. Modell est ainsi né d’échanges avec les chercheurs du Cern et de représentations graphiques de collisions de particules, dont la masse et les positions déterminent la densité, les durées et les proportions des événements sonores. Depuis un fond de silences, de gestes figés ou de masses sombres, magmatiques, éclosent ou jaillissent, puis dépérissent traits, scintillements, bruissements subtils, à peine audibles, et retentissantes déflagrations. Alors le jaillissement se fait percée, selon le mot des mystiques rhénans : l’homme s’y dépouille de sa connaissance douloureuse, parce que limitée, et entre ou retourne dans les arcanes de la déité. Aussi le titre, énigmatique, hij est-il l’abréviation de Hilfe Jesu, l’aide de Jésus qu’invoque cette oeuvre sur l’idée de patrie sans sol ; aussi Mark Andre aimait-il auparavant réduire ses titres à un bref mot allemand (zu, als, durch, auf…), trace infime de sources bibliques.
Pour Modell et hij, deux oeuvres orchestrales, Pierre Reimer a réalisé des films où les lieux, les paysages, les objets et les êtres sont saisis dans des plans cinématographiques volontiers intermittents, selon une logique photographique qu’il dit
« augmentée ». Entre la projection de ces deux films, une exécution de iv1 témoignera de touchers extraordinaires du piano, le plus souvent à même les cordes. Cette introversion instrumentale, qui donne son titre à l’oeuvre (iv), traduit aussi une quête merveilleuse d’espaces intérieurs.