John Cage

Œuvres vocales - Freeman Etudes / One9

Archive 2011
Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt
12 décembredéc.

John Cage
Ear for EAR (Antiphonies)
Four solos
Four2
Freeman Etudes pour violon solo (extraits)
One9, pour sho solo (extraits)
Hymns and Variations pour douze voix amplifiées
Mayumi Miyata, sho
Carolin Widmann, violon
Ensemble vocal Exaudi
Direction James Weeks
Coproduction Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de Bernard Monnier, Judith Pisar et de King's Fountain

Ce concert-recueil dédié au John Cage de la troisième manière, celui qui écrit, qui fixe, débute avec Ear for EAR (1983) composé pour le 10e anniversaire de EAR, « revue mensuelle de musique expérimentale et poétique » ; c’est un répons au dépouillement néo-médiéval. Dans Four solos (1988), qui achève une longue série commencée en 1958, les textes étaient à choisir selon une méthode aléatoire dans la bibliothèque du compositeur (tombant sur une planche photographique, John Cage mettra en musique la mention « by Kodak »).
On y perçoit un retour vers l’harmonie, que Cage redéfinit ainsi : « Les sons font l’amour les uns avec les autres, ou en tout cas, ils s’acceptent les uns les autres, quelle que soit la combinaison ». Hymns and Variations (1979) applique une technique de soustraction aléatoire à deux hymnes d’un recueil fondateur (1770) du compositeur américain William Billings (1746-1800) : les tensions harmoniques sont désactivées, les psaumes troués, le cantique transformé en un mobile de Calder. Dans ce programme vocal s’insèrent deux moments de musique instrumentale. Les Freeman Etudes pour violon sont si difficiles à jouer
qu’elles doivent nous inciter, disait Cage, à aller vers l’impossible. La complexité des objets harmoniques interdit leur enchaînement dans
le temps : ce sont des golems, dira le créateur du recueil, Paul Zukofsky, si bien que chaque version n’est qu’une approximation individuelle. One9 (à savoir, neuvième pièce pour un seul musicien) est écrit pour le sho, l’orgue à bouche du gagaku japonais. Cage avait choisi des sonorités allant de une à six notes et il les éparpille dans le temps, comme des cailloux sonores posés sur le silence. Mayumi Miyata, dédicataire du recueil, en fera résonner l’intensité.

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