Johannes Brahms / Olga Neuwirth / Arnold Schoenberg / Paul Hindemith

Trauermusik / Remnants of Songs... An Amphigory...

Archive 2011
Musique

Paul Hindemith
Trauermusik pour alto et instruments à cordes
Arnold Schoenberg
Musique d’accompagnement pour une scène de film, opus 34
Olga Neuwirth
Remnants of Songs... An Amphigory (création française)
Johannes Brahms
Symphonie n°2, en ré, opus 73
Antoine Tamestit, alto
Orchestre du Conservatoire de Paris
Avec la participation des musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France
Direction, Patrick Davin
Coproduction Cité de la musique ; Conservatoire de Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien du Forum culturel autrichien
Avec le soutien de Mécénat Musical Société Générale
Avec le soutien de la Commission européenne.
Cette communication n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues.

Le monde d’Olga Neuwirth est une déconstruction de nos expériences quotidiennes. C’est un monde à vif, de tensions entre art, rêve et souvenir, entre lyrisme et burlesque, entre l’effroi et un rire résistant à l’angoisse – ou ce qui se cache derrière cette angoisse : l’inconnu, le monstrueux, le lointain…
« La musique d’Olga Neuwirth est, et c’est en cela que réside son caractère menaçant, une approche perpétuelle et, en même temps, une absence. Et c’est cela l’effroyable : ce qui est, était ou sera là est dissimulé, mais on sait que c’est effroyable », écrit Elfriede Jelinek. Aussi ce monde est-il fasciné par les doubles fonds, hanté par les miroirs et les anamorphoses, gorgé d’éléments hétérogènes et de sons androgynes. Son appropriation vampirisante d’autant de matériaux possibles, à l’instar des citations de Remnants of Songs… an Amphigory (2009), tend ici, sciemment,
au galimatias – l’alto soliste de cette oeuvre sera mis en regard de celui de la Trauermusik (Marche funèbre) que Hindemith composa en 1936.
Olga Neuwirth poursuit la tradition des états turbulents et de l’excitation morbide, des relations d’amour et d’aliénation, de la crise en somme, en ces terres freudiennes jadis sillonnées par Schoenberg. Dans sa Musique d’accompagnement pour une scène de film, celui-ci s’enthousiasma pour le septième art, où s’illustraient alors Lang, Murnau ou Pabst. De Brahms, le symphoniste, sculptant l’infime, lui conférant une beauté plastique qui s’inscrit dans un vaste édifice répondant aux exigences de l’expression romantique, Schoenberg avait tiré les conséquences de ces thèmes de plus en plus brisés, de ces motifs de plus en plus brefs : éveillant l’image et le montage, un langage dépecé, que magnifie Olga Neuwirth.