Hilda Paredes / Jorge Torres Sáenz / Mario Lavista

Musique d’aujourd’hui

Archive 2011
Opéra Bastille
18 novembrenov.

MUSIQUE - MEXIQUE

Mario Lavista
Reflejos de la noche pour quatuor à cordes
Jorge Torres Sáenz
Cicatrices de luz pour ensemble avec accordéon
Por entre el aire oscura pour clarinette et quatuor à cordes
Hilda Paredes
Altazor pour baryton, ensemble et électronique sur un poème de Vicente Huidobro
Création. Commande du Festival d’Automne à Paris réalisée dans les studios de l’Ircam
Réalisation informatique musicale Ircam, Lorenzo Bianchi
Canciones lunáticas, trois chants pour contre-ténor et quatuor à cordes, sur des poèmes de Pedro Serrano

Guillermo Anzorena, baryton
Jake Arditti, contre-ténor
Mathieu Steffanus, clarinette
Ensemble L’Instant Donné
Direction, James Weeks
Quatuor Arditti

 

Coproduction Opéra national de Paris ; Festival d’Automne à Paris
En partenariat avec l’Ircam-Centre Pompidou
Avec le concours de la Sacem
Avec le soutien de l’Adami
Manifestation organisée avec le soutien du ministère des Affaires étrangères et européennes, du ministère de la Culture et de la Communication, et de l’Institut français
Avec le soutien de EDF Énergies Nouvelles et d’Air France

France Musique enregistre ce concert, diffusion le lundi 2 janvier à 20h dans l’émission d’Arnaud Merlin "Les Lundis de la contemporaine"

Il ne faut chercher chez Hilda Paredes et Jorge Torres Sáenz nulle mexicanité, au sens de cette sensualité colorée stéréotypée, mais bien plutôt un rapport étroit au verbe poétique du Mexique et à l’avant-garde européenne – Jorge Torres Sáenz a étudié à Paris, et Hilda Paredes vit désormais en Angleterre. Née à Tehuacan, dans l’État de Puebla, celle-ci n’en renie pas pour autant ses racines et engage vis-à-vis des multiples cultures mexicaines, indigènes et populaires, une réflexion critique qui mêle étroitement imaginaire et politique, le tout dans une écriture d’une précision et d’une épure remarquables.
Convaincue que la langue que parle un compositeur modèle sa musique, Hilda Paredes aime à travailler la voix dans toutes
ses singularités expressives.
Dans Canciones lunáticas, sur des poèmes de Pedro Serrano (né en 1957), celle du contre-ténor Jake Arditti semble s’affranchir de toute raison. Dans Altazor, d’après le poète créationniste chilien Vicente Huidobro (1893-1948), c’est avec le baryton Guillermo Anzorena et les outils d’informatique musicale de l’Ircam que la compositrice poursuit son exploration phonétique de la langue.
De son côté, Jorge Torres Sáenz se décrit comme un musicien philosophe (et vice versa). Tirant son inspiration de ses lectures de Wajdi Mouawad ou de Dante, il recherche la coexistence entre l’image poétique et les sensations acoustiques, et se joue de la mémoire, qu’elle soit intime ou anhistorique.
Éminent pédagogue – Hilda Paredes et Jorge Torres Sáenz sont tous deux passés par sa classe –, Mario Lavista est sans doute en partie responsable de la richesse de cette nouvelle génération : il lui a ouvert les portes de la nouvelle musique, par son enseignement comme par sa musique.