Christoph Marthaler

±0

Archive 2011
Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt
16 – 24 septembresept.

Mise en scène, Christoph Marthaler
Décors et costumes, Anna Viebrock
Direction musicale, Rosemary Hardy
Collaboration direction musicale, piano, Bendix Dethleffsen
Collaboration mise en scène, Gerhard Alt
Lumière, Phoenix (Andreas Hofer)
Son, Fritz Rickenbacher
Dramaturgie, Stefanie Carp, Malte Ubenauf
Direction technique, Peter Riis Mørk
Assistante mise en scène, Sophie Zeuschner
Assistante décors et costumes, Ramallah Sarah Aubrecht
Avec Marc Bodnar, Raphael Clamer, Bendix Dethleffsen, Rosemary Hardy, Ueli Jäggi, Jürg Kienberger, Kassaaluq Qaavigaq, Sasha Rau, Bettina Stucky, Nukâka Coster Waldau

Production Unlimited Performing Arts / Nicolai Vemming
Coproduction Katuaq Nuuk ; Volksbühne am Rosa-Luxemburg-Platz ; Festspillene i Bergen, Wiener Festwochen ; Royal Danish Theatre ; Stockholms Stadsteater ; Kampnagel Hamburg ; London 2012 Cultural Olympics ; Théâtre de la Ville-Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien du Nordic Culture Point et du Nordic Culture Fund
En partenariat avec France Inter
Spectacle créé à Nuuk le 27 avril 2011

Infatigable Christoph Marthaler ! Après les montagnes suisses (pour le spectacle Platz Mangel, qui avait enchanté le Festival d’Automne 2008), après la Cour d’Honneur d’Avignon en 2010, le plus iconoclaste des artistes suisses s’en est allé, avec son équipe au grand complet (à commencer par Anna Viebrock, en charge des décors et des costumes), au Groenland. C’est en effet là-bas – « là-haut » –, dans la capitale Nuuk, et en compagnie d’artistes locaux, qu’a été fomentée cette nouvelle production qui associe avec jubilation et intelligence une grande sensibilité musicale et un étonnant sens du théâtre. Son titre, ±0, fait référence à la température qui sépare l’eau de la glace, à l’heure où le réchauffement climatique fait peser les plus sombres menaces sur la région arctique. Mais, comme c’était déjà le cas avec Murx den Europäer!, le spectacle qui le révéla en 1993, ce qui a avant tout intéressé Christoph Marthaler ici, c’est une expérience biologique d’un autre type : celle qui se produit lorsqu’un groupe d’artistes d’Europe continentale se trouve immergé dans une géographie et une culture aussi radicalement autres, la manière dont ces déplacements et ces échanges peuvent produire un spectacle. Comment s’adapter à un environnement dont les fondations commencent à fondre ? Comment trouver un point fixe lorsque tous les repères, politiques comme physiologiques, sont en voie de mutation ? Comment oublier tout ce qu’on a appris d’un environnement étranger pour mieux s’y abandonner, et briser la glace ? Sur la plus vaste île du monde, dans des conditions climatiques et sociales dont les extrêmes variations modèlent une trame musicale comme toujours omniprésente, cette expédition polaire a des allures de conte initiatique.
Plus que jamais, la banquise ressemble à un immense puzzle.

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