Werner Schroeter
La beauté incandescente
2 décembredéc. – 22 janvierjan.
Découvrez le programme complet en cliquant ci-contre sur : Bible du spectacle
En partenariat avec le Goethe-Institut et le Festival d’Automne à Paris
Exposition au Goethe-Institut du 1er au 22 décembre
Alberte Barsacq - Scénographe de Werner Schroeter
http://www.goethe.de/ins/fr/lp/frindex.htm
Werner Schroeter a vécu chaque minute en être libre et passionné. Né en 1945 en Allemagne, astre solitaire du Nouveau cinéma allemand apparu en même temps que Rainer Werner Fassbinder, Werner Herzog et Wim Wenders au tournant des années 1970, il a brûlé en quarante ans de carrière et une trentaine de films d’un feu étrange et somptueux aux éclats baroques, romantiques et kitsch. Mélomane amateur de chansons populaires autant que d’opéra ou de bel canto, féru de poésie et de théâtre, Werner Schroeter est devenu cinéaste et metteur en scène de théâtre et d’opéra par amour ou, comme il le disait lui-même, par passion.
D’abord pour un homme, ensuite pour les films expérimentaux de Gregory Markopoulos, pour des textes, des musiques, enfin pour les cantatrices et comédiennes qui l’ont ému et fasciné, la Callas, Magdalena Montezuma, Ingrid Caven, Bulle Ogier, Carole Bouquet ou Isabelle Huppert, tout ce qu’il appelait des rencontres avec l’autre. S’il a longtemps souffert d’être enfermé dans l’univers du cinéma underground par des œuvres sublimes mais peu narratives telles que Eika Katappa (1969) et La Mort de Maria Malibran (1971), il sort de cette cage dorée avec Le Règne de Naples (1978), Palerme-Wolfsburg (Ours d’or à Berlin en 1980) et La Répétition générale (1980), films engagés dans leur époque, qui la documentent autant qu’ils l’inventent. Dominées par Malina (1990), film fou sur la création dans lequel Isabelle Huppert se consume avec une intensité inégalée, les années 1980-1990 font voyager Werner Schroeter des Philippines au Portugal ou à l’Argentine pour mettre en scène une dizaine de films lyriques, fusions de réalité brute et de visions allégoriques. C’est encore une vision crépusculaire qui assombrira son dernier film, Nuit de chien (2008).
Le Centre Pompidou, en partenariat avec le Festival d’Automne à Paris et le Goethe-Institut, présente une rétrospective très complète de son œuvre, la première depuis des années de purgatoire, où ses films, mal conservés et peu diffusés, étaient devenus invisibles. Grâce au travail entrepris par le Deutsches Filmmuseum de Münich, plusieurs longs métrages seront montrés en versions restaurées aux côtés de films inédits.
Werner Schroeter s’était engagé dans cette rétrospective, conçue avec lui avant que la maladie ne l’emporte. C’est accompagnés de ses actrices, de ses proches collaborateurs et de ceux qui l’ont aimé et défendu que ses films renaîtront pendant un mois et demi sur les écrans du Centre Pompidou.
La Galerie VU' s'associe à l'hommage rendu à l' oeuvre de Werner Schroeter en présentant une exposition de photographies de Werner Schroeter réalisée par Christian Holzfuss Fine Arts, Berlin, et présentée à Paris avec la complicité de Ronald Chammah.
A part les initiés, personne ne savait que le réalisateur Werner Schroeter, décédé en avril 2010, était un photographe aussi prolifique, et ceci depuis le début de son travail artistique pour l’opéra et le cinéma autour des années 1970. Les photographies de Werner Schroeter ne sont pas des travaux préparatoires, mais des oeuvres en elles-mêmes, autonomes. Parmi les compositions de paysages et de natures mortes, on découvre de nombreux portraits de personnes avec qui il aimait travailler, ses amies comme Isabelle Huppert ou Magdalena Montezuma. Les photographies sont réalisées de manière spontanée, improvisée, et en même temps très recherchée, utilisant la lumière existante et l’endroit du moment. Il aimait se servir d’appareils photo de petit format, des Polaroids, Minox ou appareils jetables. Toutes ses photographies évoquent la profondeur psychologique des sujets et révèlent une grande sensibilité pour la composition et le jeu, tel, à l’époque, Stanley Kubrick qui était photographe avant de passer à la réalisation de films. Schroeter, qui aurait fêté ses 65 ans cette année, est désigné comme étant « un des derniers grands « mélo-dramaturges du cinéma européen ». Son langage artistique intense cible l’image singulière au coeur même de la narration visuelle.
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