Luc Bondy
Les Chaises
d’Eugène Ionesco
29 septembresept. – 23 octobreoct.
Les Chaises
d’Eugène Ionesco
Mise en scène, Luc Bondy
Décors et lumière, Karl-Ernst Herrmann
Costumes, Eva Desseker
Conseiller artistique, Dieter Sturm
Son, musique, André Serré
Maquillage, coiffures, Cécile Kretschmar
Collaborateur artistique, Geoffrey Layton
Création Vidéo,Thierry Aveline
Assistant à la mise en scène, Roch Leibovici
Assistantes scénographie, Claudia Jenatsch, Anette Hirsch
Assistant lumière, Jean-Luc Chanonat
Assistant son, Pierre Routin
Assistante maquillage, Karunayadhaj Noï
Accessoires, Laurent Boulanger
Préparation physique, Paillette
Construction décors, ateliers du Théâtre de Vidy-Lausanne et du Théâtre Nanterre-Amandiers
Stagiaire mise en scène, Pénélope Biessy
Avec Micha Lescot, Dominique Reymond, Roch Leibovici
Production Théâtre Vidy-Lausanne
Coproduction Equinoxe, scène nationale de Châteauroux ; Wiener Festwochen
Coréalisation Théâtre Nanterre-Amandiers ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de l’Adami
Avec le soutien de la Fondation Leenaards
Remerciements à Botho Strauss
En partenariat avec France Inter
Le texte est publié aux Éditions Gallimard, collection « Folio ».
Ce sont deux « vieux » : personnages usés, hantés par leurs souvenir, vivant dans la ritournelle répétitive du passé. Comme une dernière lueur, le vieil homme se rattache au message universel qu’il souhaite délivrer à l’humanité ; sa vieille femme l’aide à préparer l’instant de la révélation : les éminents invités vont arriver et prendre place sur les chaises préparées pour les accueillir. Cette situation sert de toile de fond à une farce tragique, où les fantômes, les songes, remplissent les interstices d’une réalité vacillante. Peu à peu, la logique des mots et des événements s’emballe, les emmenant – et nous attirant – au bord du « grand trou noir ».
Écrite en 1952, Les Chaises reste l’une des pièces les plus radicales de Ionesco : une vanité, réfléchissant les mécanismes de la représentation, et décrivant avec une ironie mordante le naufrage de la langue. Dans ce théâtre de l’extinction – tout autant que de l’absurde – toute situation parodique contient son revers nostalgique, tout jeu de mot sa part de silence. Comme en un miroir déformant, ces chaises sur lesquelles les spectateurs sont assis deviennent une présence obsédante, envahissant l’espace tandis que les corps et les mots viennent à manquer.
Chez Luc Bondy, le travail de mise en scène cherche à saisir les êtres à l’endroit de la fêlure – là où le texte résonne à l’unisson d’un désordre intérieur. On retrouve ce mouvement dans son parcours, entre la Suisse, l’Allemagne et la France, et le choix des auteurs – Botho Strauss, Jean Genet, Peter Handke ou Marivaux – dont il a mis en scène La Seconde Surprise de l’amour, en 2008 au Festival d’Automne. Avec Les chaises, il opère un retour aux sources, pour cette pièce tragi-comique qui fut une de ses premières mises en scène, en 1972.