György Kurtág

Colindă-Baladă...

Archive 2010
Palais Garnier
2 novembrenov.

György Kurtág
Transcriptions et sélection de Játékok
Marta Kurtág et György Kurtág, piano droit

Colindă-Baladă pour chœur et neuf instruments, opus 46*
Quatre Poèmes d’Anna Akhmatova pour soprano et ensemble, opus 41** (créations en France)
Natalia Zagorinskaia, soprano
Chœur de la Philharmonie de Cluj
Ensemble Musikfabrik,
direction Cornel Groza*
direction Olivier Cuendet**
 

 

Coproduction Opéra national de Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le concours de la Sacem
Avec le soutien de Mécénat Musical Société Générale
Avec le soutien de Guy de Wouters
En association avec le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie
En collaboration avec l’Institut culturel roumain
France Musique enregistre ce concert, diffusion le lundi 6 décembre à 20h

L’univers onirique de György Kurtág, images ludiques ou nostalgiques, creuse aux racines des sons pour une quête permanente de l’expression. Graphiques ou poétiques, ce sont des images de la fragilité, des fragments de mémoire au bord du silence : une mythologie du quotidien. Souvenirs d’un enfant qui parcourt tout l’espace du clavier avec une partition dont les notes sont aussi des dessins pour le bonheur d’un jeu, les Játékok sont de courtes pièces pour piano droit, ou plutôt un journal intime pour un voyage autobiographique. Au-delà de l’enfance, le souvenir peut aussi être celui d’un conte ancestral roumain avec l’histoire d’un soleil à la quête de son épouse. Colinda-Balada, vaste épopée musicale commencée en 2006 pour chœur et instruments, permet au compositeur hongrois de sublimer la langue roumaine apprise à l’école alors que les roumains tentaient d’interdire la langue hongroise. Si les œuvres de Kurtág demandent plusieurs années de conception, les Quatre Poèmes d'Anna Akhmatova s’étirent sur plus de dix ans. De cette poésie russe, qui exerce sur le compositeur une véritable fascination, il faut retenir la figure tragique de l’histoire du siècle passé, cette quête éperdue de vérité qui bute sur le monde réel. C’est une fois de plus, pour le compositeur, une possibilité d’évoquer une histoire, un souvenir, un fait, et ainsi de tenter le royaume de l’intime, via la voix de soprano :
Mais dans la chambre du poète proscrit
Veillent la Muse et la peur tour à tour.
Et la nuit vient
Qui n’aura pas d’aurore

(Anna Akhmatova - Traduction : Marion Graf)