Claude Régy
Brume de Dieu
de Tarjei Vesaas
Brume de Dieu
Extrait de Les Oiseaux de Tarjei Vesaas
Traduction du norvégien, Régis Boyer
Mise en scène, Claude Régy
Assistant mise en scène, Alexandre Barry
Scénographie, Sallahdyn Khatir
Lumière, Rémi Godfroy
Avec Laurent Cazanave
Création Les Ateliers Contemporains
Coproduction Théâtre National de Bretagne – Rennes ; Festival d’Automne à Paris
Coréalisation La Ménagerie de Verre ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien du CENTQUATRE
Parfois à travers la brume c’est une autre qualité de lumière.
C’est là, entre ombre et lumière, entre aveuglement et plus grande connaissance, que se situe l’esprit de cette créature ambigüe que Vesaas nomme Mattis dans son livre Les Oiseaux.
Mattis et son mur de brouillard, c’est le centre du spectacle.
Si l’on admet qu’une surestimation de la raison, propre à notre temps et à nos régions, conduit finalement à un amenuisement de l’être, alors il faut chercher ailleurs, aux confins du non-conscient, une connaissance d’un autre ordre qui ouvrira notre conscience à une autre dimension de l’être.
S’inventera, peut-être, une luminosité qui n’exclue pas l’ombre.
La littérature du nord est nourrie – nous sommes en Norvège – d’une mythologie ancienne où vie et mort, parole et mutisme, sagesse et folie, nuit et jour, ont des frontières très peu visibles. De ces terres sans repères la poésie seule peut faire entendre des échos.
Tarjei Vesaas écrit une lumière inconnue, hésitante, pleine de soubresauts. Elle tire sa force de son origine : le noir.
Elle irradie depuis le centre de sa pure naïveté.
On prend conscience d’avoir été longtemps aveugle à ce qu’on croit deviner maintenant dans l’insécurité d’une vision tremblante.
Claude Régy (avril 2010)
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