Anton Tchekhov / Julie Brochen
La Cerisaie
d’Anton Tchekhov
22 septembresept. – 24 octobreoct.
La Cerisaie
d’Anton Tchekhov
Traduction du russe, André Markowicz, Françoise Morvan
Mise en scène, Julie Brochen
Lumière, Olivier Oudiou
Scénographie, Julie Terrazzoni
Costumes, Manon Gignoux
Maquillages, coiffures, Catherine Nicolas
Assistant mise en scène, Xavier Legrand
Musiques, Carjez Gerretsen (clarinette) et Secret Maker (Gérard Tempia-Bondat et Martin Saccardy)
Magie, Abdul Alafrez
Direction vocale, Bernard Gabay
Avec Abdul Alafrez, Muriel Inès Amat, Jeanne Balibar, Fred Cacheux, Jean-Louis Coulloc’h, Bernard Gabay, Carjez Gerretsen, Vincent Macaigne,
Gildas Milin, Judith Morisseau, Cécile Péricone, André Pomarat, Jean-Christophe Quenon, Hélène Schwaller
Production Théâtre National de Strasbourg
Coréalisation Odéon-Théâtre de l’Europe ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de l’Adami
Le décor et les costumes ont été réalisés par les ateliers du TNS.
Spectacle créé le 27 avril 2010 au Théâtre National de Strasbourg
En 1994, Julie Brochen signait, avec La Cagnotte d’Eugène Labiche, une mise en scène aux accents lyriques. Ce fut la pièce inaugurale de la compagnie Les Compagnons de Jeu. Lorsqu’en juillet 2008, la comédienne et metteur en scène fut nommée à la direction du Théâtre National de Strasbourg, elle décidait, à quinze ans de distance, de reconstituer ce même vaudeville, avec la quasi-totalité des acteurs d’autrefois. Elle témoignait, par ce geste symbolique, de son attachement à la notion de troupe et à la question des origines.
C’est une nouvelle fois le problème de l’héritage, identitaire et artistique, que Julie Brochen aborde avec La Cerisaie, pièce qu’Anton Tchekhov achève juste avant de mourir en 1904. Elle connaît bien l’auteur pour avoir suivi, au début de sa carrière, l’enseignement des acteurs et spécialistes de Tchekhov Alexandre Kaliaguine et Anastasia Vertinskaia, et pour avoir proposé, en 2005, une mise en scène d’Oncle Vania. Elle sait ainsi que La Cerisaie, ce drame ultime, souvent qualifié de « testamentaire », le dramaturge l’envisageait avant tout comme une comédie.
Cette tension apparente est contenue, dans la pièce, dans un paysage : une blanche et lumineuse cerisaie. C’est là, à l’endroit où mourut son enfant, que revient Lioubov, après cinq ans d’exil en France. Lieu de convoitise et de fête, ce jardin à la beauté improductive est aussi lieu de deuil et de ruine pour cette aristocratie russe telle que la peint Tchekhov : sourde aux avertissements des marchands comme au grondement de la modernité, au loin.