Tacita Dean

Merce Cunningham Performs STILLNESS

Tacita Dean

Archive 2009
CENTQUATRE-PARIS
25 novembrenov. – 6 décembredéc.

Merce Cunningham performs STILLNESS (in three movements) to John Cage’s composition 4'33" with Trevor Carlson, New York City, 28 April 2007 (six performances, six films), 2008
Installation de 6 films (env. 5’ chacun), Tacita Dean

Remerciements à la Galerie Marian Goodman

Tacita Dean réalise depuis plusieurs années des films qui sont autant de portraits sensibles des lieux dont elle explore l’univers, qu’il s’agisse de marins perdus en mer ou de phénomènes tout aussi naturels qu’extraordinaires : éclipse solaire, magie de l’apparition du rayon vert.
Une des caractéristiques  de son œuvre réside dans l’attention  qu’elle porte à l’utilisation du médium filmique dans ses composants matériels. Si les films restent au cœur de sa pratique, dessins et photographies sont aussi des médiums privilégiés qui lui permettent d’inventer un espace narratif.
L’installation proposée au CENTQUATRE est composée de six films réalisés autour de Merce Cunningham interprétant STILLNESS, chorégraphie réalisée à partir de la composition 4’33’’ de John Cage, présentée pour la première fois à New York en 1952.  Cette collaboration, aujourd’hui historique, de Cage et Cunningham fait partie du long dialogue qu’ils ont construit  au cours du temps dans une exploration de la danse, de la musique, du temps et de l’espace.
La caméra est centrée sur Cunningham,  assis sur une chaise dans différentes attitudes et uniquement interrompu par un autre performer, Trevor Carlson. Chaque performance a été filmée sous plusieurs angles et sera projetée de manière à ce que le chorégraphe soit présent sur l’écran en taille réelle. L’œuvre est silencieuse, exceptés les sons enregistrés lors de la performance –  craquements de la chaise, bruits du trafic de Manhattan – et le son des projecteurs.
La spatialisation de Tacita Dean permet de revenir à un des principes de Cunningham pour qui le temps n’est pas plaqué sur le mouvement  mais procède de la valeur même du geste. Elle rend compte de la libération du temps et du mouvement d’un rythme donné de l’extérieur  pour s’inscrire dans la composition formée par les images des six écrans. La matière-temps, comme écoulement du temps, échappe à tout pouvoir de la retenir.
En ce sens l’œuvre peut être comprise comme l’histoire personnelle d’un homme dans sa fidélité à la mémoire d’un autre, cherchant à revenir à l’essence d’un moment à jamais disparu mais aussi sa volonté de transmission d’un geste par nature éphémère.

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