James Benning

Rétrospective

James Benning

Archive 2009
Jeu de Paume
20 octobreoct. – 15 janvierjan.

Ouverture de la rétrospective : mardi 20 octobre à 20 heures en présence de James Benning

James Benning présentera les projections de ses films, avec Antoine Thirion et Danièle Hibon,
mercredi 21 octobre, 17 heures,
vendredi 23 octobre, 15 heures,
et le samedi 24 octobre, de 14 heures à 19 heures, dans le cadre d’une rencontre autour du "Paysage américain" dans le
cinéma, la littérature et les arts plastiques. À cette occasion, projection de Spiral Jetty de Robert Smithson et de Casting a Glance de James Benning.

Retrouvez la programmation détaillée sur www.jeudepaume.org

Filmographie sélective :
11x14 (1976)
One Way Boogie Woogie (1977)
Grand Opera. An Historical Romance (1979)
Him and Me (1981)
American Dreams (lost and found) (1984)
Landscape Suicide (1986)
Used Innocence (1988)
North on Evers (1991)
Deseret (1995)
Four Corners (1997)
UTOPIA (1998)
El Valley Centro (1999)
Los (2000)
Sogobi (2001)
13 LAKES (2004)
TEN SKIES (2004)
One Way Boogie Woogie / 27 Years Later (1977 / 2004)
casting a glance (2007)
RR (2007)

Rétrospective James Benning

Le pays de la cinéphilie a parfois d’étranges absences. La rétrospective James Benning, organisée en collaboration avec le Jeu de paume et la revue Vertigo, présente pour la première fois en France une des œuvres majeures du cinéma contemporain.
À la fin des années 1960, Benning tourne ses premiers courts-métrages dans la tradition du cinéma expérimental américain, dont il élargit le champ en y introduisant la narration figurative. En près de quarante ans, seul avec son Nagra et sa caméra 16mm, il a composé de film en film le plus majestueux et pénétrant portrait de l’Amérique. De l’expérimental, il a retenu la rigueur formelle, le goût des contraintes conceptuelles qu’il se donne pour cadrer son regard et son écoute. Mais au-delà des jeux formels, c’est l’Amérique qu’il n’a cessé de « regarder et écouter », selon le titre d’un de ses cours au prestigieux institut Cal Arts. D’abord les paysages, naturels et urbains : ceux de son Midwest natal (11 x 14, One Way Boogie Woogie), puis de l’Ouest américain, dont il est devenu, depuis le début des années 1990, le patient et passionné topographe et géographe. Mais sous les paysages, entre les ciels sublimes (10 Skies, 13 Lakes) et les extravagances géologiques de l’Utah (Deseret, Four Corners), c’est l’histoire d’un pays et d’une nation qu’il fait voir et entendre. Sous la splendeur des paysages, la violence de l’histoire : sans déclaration ni mot d’ordre, par la stricte rigueur d’une observation des lieux et des espaces, James Benning fait aussi un cinéma politique : celui d’un artiste, solitaire et engagé dans son époque, celui d’un homme cherchant sa propre mesure, sa propre tenue dans l’étendue spatiale et la profondeur temporelle de son pays.
Après un ultime chef d’œuvre en 2007 (RR, salué dans les festivals du monde entier), Benning a décidé de renoncer au 16mm pour passer à la vidéo numérique. C’est une œuvre de plus de trente ans qui s’achève ainsi en apothéose, une autre qui commence. Il ne saurait y avoir de plus juste occasion de lui rendre l’hommage qu’il mérite.

« Après avoir terminé North on Evers, j'ai décidé que deux critères me suffiraient pour  continuer à travailler. Le premier, faire des films qui m'emmènent dans des endroits où je veux être. Le second, faire une oeuvre qui met ma vie dans un contexte plus large. Deux raisons plutôt égoïstes mais très réalisables. »
James Benning

James Benning est né en 1942 à Milwaukee (Wisconsin). Après avoir étudié et enseigné les mathématiques, il réalise en 1971 son premier film en 16mm. Il s'installe à New York en 1980, puis en 1988 à Val Verde (Californie), où il vit aujourd'hui et enseigne au département cinéma du California Institute of the Arts. En 2007, il achève ses deux derniers films en 16mm (casting a glance, sur la Spiral Jetty de Robert Smithson, et RR), et construit dans sa propriété de la Sierra Nevada des répliques  des cabanes ("cabins") de deux Américains admirés :  celle où Henry David Thoreau a écrit Walden, celle du mathématicien et "terroriste" Ted Kaszynski, alias Unabomber. Il termine en 2009 son premier film réalisé en numérique haute définition.