Georges Aperghis
Ismène
Georges Aperghis / Enrico Bagnoli / Marianne Pousseur
Ismène
Texte, Yannis Ritsos
Musique, Georges Aperghis
Conception, Marianne Pousseur, Enrico Bagnoli
Espace, lumière et mise en scène, Enrico Bagnoli
Dramaturgie, collaboration à la mise en scène,
Guy Cassiers
Son et décor sonore, Diederik De Cock
Interprète, Marianne Pousseur
Production Compagnie Khroma
En coproduction avec le Théâtre de la Place /Liège ; le Grand Théâtre de Luxembourg ; Théâtre de la Balsamine/Bruxelles ;
Avec l’aide du Ministère de la Communauté Française Wallonie - Bruxelles , Service du Théâtre et de Wallonie - Bruxelles International
Coréalisation Théâtre Nanterre-Amandiers ; Festival d’Automne à Paris
Après Dark Side en 2003, portrait de Clytemnestre d’après l’Orestie d’Eschyle, Georges Aperghis revient à la tragédie grecque avec Ismène, écrit avec et pour Marianne Pousseur. Fille incestueuse d’Œdipe et de Jocaste, Ismène est la sœur d’Antigone. Obéissante aux lois de la Cité, elle en est le pendant aux prétentions plus humaines. Bien que partie prenante de la tragédie, elle n’en est qu’un personnage secondaire. Par peur ou manque de caractère, elle ne défie pas le destin et en demeure spectatrice. Antigone ira même jusqu’à l’empêcher de partager sa mort, lui refusant ainsi sa part du destin familial.
Yannis Ritsos raconte une Ismène qui se souvient, de nombreuses années plus tard. Elle est seule et passe son temps dans le jardin du palais, les pieds dans l’argile – cette argile qui est à la fois mémoire et destinée. Une présence familière la fait s’épancher soudain, en un long monologue aux limites de la folie, ponctué d’instants de lucidité extrême, de réminiscences sensuelles et infantiles et de radotages séniles.
Le discours, le plus souvent parlé, coule, fluide et rythmé. Tout est intemporel, toujours déjà accompli, sans cesse revécu. Le travail de chirurgien du langage de Georges Aperghis se retrouve non dans le texte en français, mais dans les nombreux passages qu’il a lui-même écrits dans un grec inventé, qui n’a de grec que ses sonorités. Ces passages sont d’ailleurs véritablement chantés, à la manière d’une comptine qui aurait perdu tout son sens à force de répétition. Un opéra pour voix seule qui revient aux sources antiques du théâtre et joue avec les mythes fondateurs.