Arthur Nauzyciel

Ordet

Arthur Nauzyciel / Kaj Munk

Archive 2009
Théâtre du Rond-Point
16 septembresept. – 10 octobreoct.
1/3

Ordet / La Parole
de Kaj Munk
Traduction et adaptation, Marie Darrieussecq et Arthur Nauzyciel
Mise en scène, Arthur Nauzyciel
Avec Pierre Baux, Mathilde Daudy, Xavier Gallais, Benoit Giros, Pascal Greggory, Frédéric Pierrot, Laure Roldan de Montaud, MarcToupence, Christine Vézinet, Catherine Vuillez, Jean-MarieWinling
Chant Ensemble Organum,Mathilde Daudy Marcel Pérès, Antoine Sicot
Musique, Marcel Pérès
Décors, Éric Vigner
Assistant aux décors, Jérémie Duchier
Costumes et mobilier, José Lévy
Son, Xavier Jacquot
Lumière, Joël Hourbeigt
Travail chorégraphique, Damien Jalet

 

Production CDN Orléans/Loiret/Centre, Coproduction Festival d’Avignon ; CDDB-Théâtre de Lorient/CDN ;
Maison de la Culture de Bourges ; Compagnie 41751, avec le soutien de la Région Centre, du Nouveau Théâtre de Montreuil/CDN et de la SN d’Orléans
Coréalisation Festival d’Automne à Paris
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National

Le questionnement sur la Parole, s’il innerve toute entreprise théâtrale, acquiert dans le parcours du metteur en scène Arthur Nauzyciel une dimension intime qui l’a rapidement mené hors des sphères théâtrales françaises. Ce stimulant besoin d’exil, que l’actuel directeur du CDN d’Orléans envisage comme un « déplacement physique et mental », a fait de lui l’invité régulier des théâtres américains. En livrant la première mise en scène française d’Ordet, fable métaphysique du poète et pasteur danois Kaj Munk, Arthur Nauzyciel propose une œuvre matricielle vers laquelle converge son travail depuis 1999. Écrite en 1925, popularisée par l’adaptation cinématographique de Carl Theodor Dreyer, Ordet sonde l’angoisse abyssale de l’homme face à l’existence. Traduite pour l’occasion par la romancière Marie Darieussecq, début de sa collaboration artistique avec Arthur Nauzyciel, cette Parole se déploie entre deux communautés religieuses opposées dans leur foi. Les deux familles sont confrontées à la mort, puis à la résurrection d’Inger – miracle provoqué par la seule force des mots d’un fils que tous prenaient pour fou. En soumettant la diction à un ralenti fantasmatique, Arthur Nauzyciel affranchit Ordet du contexte sociopolitique pour situer définitivement la pièce sur le terrain du spirituel. Des paysages scandinaves ne subsiste qu’une image onirique en clair-obscur portée par l’épure géométrique de la scénographie d’Éric Vigner. Dans ce huis clos carcéral et réfrigérant, les mots s’incarnent dans des figures hiératiques, résolument tendues entre forces archaïques de vie et de mort. Ces forces qui font que l’homme continue de vivre avec l’idée du néant, celles qui, envers et contre tout, maintiennent les sociétés debout, celles aussi qui font du théâtre l’espace étrange de possibles résurrections.

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