Rabih Mroué
Qui a peur de la représentation ?
Rabih Mroué
Qui a peur de la représentation ?
Une performance de Rabih Mroué
Écriture et direction, Rabih Mroué
Scénographie, Samar Maakaroun
Avec Lina Saneh, Rabih Mroué
Traduction de l’Arabe, Catherine Cattaruzza
Production The Libanese Association for Plastic Arts (Ashkal Alwan) Beyrouth ; Théâtre Hebbel/Berlin ; Siemens Arts Program ; Centre national de la Danse/Pantin
Coréalisation Les Spectacles vivants-Centre Pompidou ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien du TQW, Vienne
Avec le soutien de l'ONDA pour les surtitres
Avec le soutien de la Fondation d’Entreprise CMA CGM et de Zaza et Philippe Jabre
Remerciements au Service de Coopération et d’Action Culturelle de l'Ambassade de France au Liban
Un homme et une femme installent le décor, déploient un écran et disposent leurs ustensiles sur une table : chronomètre, feuillets, épais catalogue. Ils s’arrêtent pour tirer à la courte paille. « Ah, désolé, c’est toi (Elle, Lina Saneh) qui va “représenter” ».
En arabe, le mot “représentation” (tamthil) a trois sens : le jeu, l’interprétation, et l’acte de violenter
un corps. Ici, la progression de la violence prend appui sur le contraste de plus en plus éclatant entre des histoires vécues, gravées dans la chair de l’Histoire, et une autofiction qui, petit à petit, se glisse dans le maillage de la réalité.
Qui a peur de la représentation ? Quel est le rôle de l’artiste dans un pays fragile, marqué par la guerre civile ? Quelle est la place de l’individu dans une société régie par de toutes-puissantes communautés religieuses ?
Contre le silence, Rabih Mroué et Lina Saneh disent, représentent et osent la représentation, avec humour et témérité, confrontant les actions d’artistes des années 1960-1980 (Joseph Beuys, Orlan ou Marina Abramovic) aux réalités présentes de la guerre civile.
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L’idée des « conférences non académiques » de Rabih Mroué est de détourner le principe de la conférence, en en imitant le dispositif, dans une perspective de performance. Il ne s’agit pas de traiter avec dérision son principe, mais plutôt d’exploiter le pouvoir de l’exercice en tant qu’adresse publique, en y opérant un glissement qui préserve à dessein son ambiguïté, passant de la présentation à la représentation, du réel à l’imaginaire. L’illusion est troublante, le ton est neutre, l’expertise semble avérée, les documents à l’appui du discours suggèrent l’authenticité : c’est le but du jeu, tour à tour malicieux, émouvant et intellectuellement stimulant.
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