Rabih Mroué
How Nancy wished that everything was an April Fool’s joke
Rabih Mroué
How Nancy wished that everything was an April Fool’s joke
"Comme Nancy aurait souhaité que tout ceci ne fût qu’un poisson d’avril"
Mise en scène, Rabih Mroué
Texte, Fadi Toufic et Rabih Mroué
Scénographie et graphisme, Samar Maakaroun
Animation, Ghassan Halwani
Collection d’affiches et recherche, Ziena Maasri
Avec Lina Saneh, Hatem El-Imam, Ziad Antar, Rabih Mroué
Coproduction Tokyo International Arts Festival, Ashkal Alwan, Beyrouth 2007, Temps d'images / La Ferme du Buisson-Scène nationale de Marne La Vallée, Festival d'Automne à Paris
Avec le soutien de la Fondation d'Entreprise CMA CGM et de Zaza et Philippe Jabre
Remerciements au Service de Coopération et d’Action Culturelle de l'Ambassade de France au Liban
« Moi, je mens beaucoup. J’adore mentir. Parce que mentir est la seule chose qui me permet d’être diférent de l’animal. Les parents interdisent à leurs enfants de mentir. Ils les élèvent pour devenir francs, honnêtes, “domestiques “. Des animaux domestiques dans la société. »
Ce court extrait d’un texte écrit en 2002 en dit long sur la manière dont Rabih Mroué, jeune auteur, acteur et metteur en scène libanais, appréhende la vie et le théâtre. Talentueux adepte du mentir-vrai cher à Aragon, Rabih Mroué situe le mensonge – un mensonge éminemment romanesque – au cœur de ses créations. Il y noue des intrigues dans lesquelles réalité et fiction se (con)fondent, communiquant ainsi au spectateur un trouble qui ne cesse de croître au fur et à mesure de la représentation.
Rabih Mroué travaille en étroite complicité avec Lina Saneh, tous deux ayant suivi à Beyrouth – où ils sont nés, respectivement en 1967 et 1966 – le cursus théâtral de l’université libanaise. Maniant l’irrévérence et les faux-semblants avec une même agilité, ils façonnent, ensemble ou séparément, des dispositifs scéniques – au confluent du théâtre, du documentaire (ou documenteur…) et de la performance – dont l’inventivité n’a d’égale que l’acuité.
Inutile de préciser que leur audacieuse liberté de ton, n’épargnant rien ni personne, n’est pas du goût de tout le monde au Liban…
Dernier spectacle en date issu de l’imagination fertile de Rabih Mroué, How Nancy wished that everything was an april fool’s joke propulse quatre personnages – qui, sans interruption, meurent puis renaissent pour reprendre le combat – dans un maelström d’affrontements fratricides et, au moyen d’une noire ironie, rend saillante toute l’absurdité des conflits qui n’en finissent pas de déchirer le Proche et le Moyen-Orient.
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L’idée des « conférences non académiques » de Rabih Mroué est de détourner le principe de la conférence, en en imitant le dispositif, dans une perspective de performance. Il ne s’agit pas de traiter avec dérision son principe, mais plutôt d’exploiter le pouvoir de l’exercice en tant qu’adresse publique, en y opérant un glissement qui préserve à dessein son ambiguïté, passant de la présentation à la représentation, du réel à l’imaginaire. L’illusion est troublante, le ton est neutre, l’expertise semble avérée, les documents à l’appui du discours suggèrent l’authenticité : c’est le but du jeu, tour à tour malicieux, émouvant et intellectuellement stimulant.
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