Mark Andre / Anton Webern / Arnold Schoenberg / Frédéric Pattar

Ein Stelldichein / Outlyer...

Anton Webern /Arnold Schoenberg / Mark Andre / Frédéric Pattar

Archive 2007
Musée du Louvre
9 novembrenov.

Mark Andre
Zum Staub sollst Du zurückkehren…
pour sept instrumentistes
Création française
Anton Webern
Deux pièces pour violoncelle et piano
Arnold Schoenberg
Ein Stelldichein pour hautbois, clarinette, piano, violon et violoncelle
Frédéric Pattar
Outlyer pour ensemble
Création mondiale, commande du Musée du Louvre et du Festival d'Automne à Paris
Ensemble L’Instant Donné

Coproduction Musée du Louvre, Festival d’Automne à Paris
Avec le concours de la Sacem

Ce programme est le premier d’une série de trois, conçus en collaboration avec l’Auditorium du Louvre, autour du thème de la « frontière » (thématique choisie par le peintre Anselm Kiefer) : des concerts d’une heure, présentés par un compositeur et suivis d’une rencontre avec les artistes.
L’objectif est de confronter des langages musicaux d’hier et d’aujourd’hui ayant en commun de se jouer de certaines frontières formelles, ou du moins de les remettre en jeu.
Dans les œuvres des années de jeunesse de Webern et de Schoenberg, cette frontière serait celle qui sépare (les plaçant côte à côte et les englobant) l’expressivité de la formalisation.
Chez Mark Andre (né en 1964), elle serait plutôt celle d’un langage au bout duquel le compositeur cherche toujours davantage à se risquer.
Citant, comme dans presque toutes ses œuvres, un texte biblique – Génèse (3, 19). –, le septuor Zum Staub sollst du zurückkehren… est une méditation musicale autour de l’idée de poussière (Staub) : mue par une tension entre une forme organisée et d’incessants émiettements de cette forme qui sont autant de tentatives d’y imprimer et d’y révéler des « traces de vie », cette partition se veut aussi une métaphore du lien qui unit l’existentiel et le métaphysique, une mise en abîme de cet acte compositionnel qui est aussi, pour Mark Andre, un acte existentiel.
Pour Frédéric Pattar (né en 1969), il est également question de profondeur – en l’occurrence, cette distance qui peut séparer ce qui est vu de ce qui est entendu. Outlyer (« reculé », « isolé » – titre d’un recueil de poèmes de Jim Harrison) traduit concrètement cette préoccupation en explorant un faisceau de contrastes paradoxaux. Une distance mesurée par le dispositif instrumental : un flûtiste solo hors scène, sul palco, et une violoniste sur scène, tous deux accompagnés d’un petit ensemble évoluant dans les registres piano, mais aussi par sa nomenclature – une percussion intégrant un zarb, ou encore un Fender Rhodes, ce piano électrique qui a magnifié la pop des années soixante.