Joana Hadjithomas / Khalil Joreige
Où sommes-nous ?
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
Archive 2007
Topographie de l'Art
10 novembrenov. – 9 décembredéc.
10 novembrenov. – 9 décembredéc.
1/2
Avec le soutien de la Fondation d'Entreprise CMA CGM et de Zaza et Philippe Jabre
Avec le soutien de l'American Center Foundation
Avec le concours de Marantz
Distracted Bullets, vidéo
Beyrouth en feu
La vidéo donne à voir cinq vuespanoramiques de Beyrouth filmées de nuit à l’occasion de périodes de réjouissances,
marquées par des feux d’artifices, tirs en l’air et balles perdues. Chaque événement (célébration religieuse ou fête populaire,
comme lors de la réélection du président) se tient dans des quartiers distincts, illuminant chaque fois la ville sous un angle différent.
Le film laisse deviner une géographie complexe, où s’entrecroisent traditions,
religions et cultures…
«… un lointain souvenir » , installation photographique
«… un lointain souvenir » est une longue frise photographique de plus de 6 mètres de long
qui propose de voir ce que deviennent les images des héros après les guerres.
En 2001, les 34 poteaux de la grande avenue de Ouzai, un quartier populaire de la
banlieue chiite de Beyrouth, ont été photographiés et recensés, du nord au sud, recto verso. Chaque poteau est orné de
cadres, chaque cadre accueille une photo, celle d’un jeune homme, un « martyr ».
Certains cadres sont vides, comme en attente des martyrs à venir.
En 2007, les 34 poteaux de la grande avenue de Ouzai ont été à nouveau photographiés. Les poteaux sont repeints,
l’avenue restaurée mais les photos des martyrs de 2001 s’étiolent dans leur cadre,
effacées progressivement par le temps, l’usure. On ne les reconnaît plus. Il n’en reste souvent qu’une silhouette
fantomatique qui hante ces cadres.
Khiam 2007
Jusqu’à la libération du Sud Liban en mai 2000, il était impossible de se rendre au camp de détention de Khiam. Il n’y en avait aucune image. Après son démantèlement, le camp a été transformé en musée.
Lors de la dernière guerre de juillet 2006, le camp a été totalement détruit.
Aujourd'hui, le camp accueille des expositions qui mettent en scène la destruction créant une confusion temporelle.
Ce dispositif se compose de plusieurs œuvres dont :
Les panneaux de Khiam, installation photographique
La série photographique, Les panneaux de Khiam, permet de découvrir une juxtaposition temporelle étonnante. Ces images ont été prises au camp de Khiam après la guerre de juillet 2006. Au milieu des ruines surgissent des panneaux en acier portant des photos qui représentent le camp avant sa destruction. Ils sont posés au milieu des nouvelles ruines et transforment le camp détruit à nouveau en musée.
Trophées de guerre, installation photographique
La série photographique, Trophées de guerre, elle, montre des véhicules militaires qui avaient été abandonnés ou repris à la libération du Sud en 2000 et qui faisaient l’objet d’une exposition temporaire au camp-musée de Khiam. Ces trophées ont été à nouveau détruits une seconde fois par la guerre de juillet 2006. Ils apparaissent ainsi décalés et étranges, pathétiques, dénonçant même leur instrumentalisation Ils opèrent également un glissement temporel, ils sont les indices d’une autre guerre, les témoins d’une nouvelle.
Khiam I, installation vidéo, 2000, 52’
Khiam II, installation vidéo, 2007, (en cours de montage)
Sur deux écrans côte à côte, ces deux films sont projetés. Le premier, un documentaire Khiam, tourné en 2000. À travers les témoignages de six détenus libérés, le film est une forme d’expérimentation sur le récit, sur la façon dont à travers une parole, l’image pourrait se construire progressivement sur le principe de l’évocation. Ce travail fait écho à une longue réflexion que Joana Hadjithomas et Khalil Joreige mènent sur la latence et sur les modes de narration et de représentation, sur la façon dont on peut faire image aujourd’hui. Les six anciens détenus racontent à travers ce document comment ils ont réussi à survivre et surtout à résister à travers la création, la fabrication de travaux artistiques.
Huit ans après, ils ont retrouvé les six détenus libérés et ces retrouvailles ont donné lieu à un second film montré pour la première fois dans l’exposition. Ils leur ont demandé de réagir face à la destruction du camp. Ils nous font part de leurs réflexions autour de la proposition qui est aujourd’hui émise par certains : reconstruire le camp de Khiam pour préserver la mémoire. Mais peut-on reconstruire un camp de détention ? Et comment préserver la trace ?
Qu’est-ce qui fait mémoire ?
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
Plasticiens et cinéastes, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige sont nés en 1969 à Beyrouth où ils vivent et travaillent. Ils écrivent et réalisent en 1999 leur premier long-métrage de fiction Al Bayt el zaher (Autour de la maison rose), puis deux documentaires : Khiam (2000) et le film Al mafkoud (Le film perdu) (2003), tourné au Yémen, qui sont présentés dans de nombreux festivals de films, centres d’arts et musées internationaux. Fin 2003, leur moyen-métrage Ramad (Cendres) est sélectionné pour les Césars 2005.
A perfect day, leur second long-métrage de fiction, paraît en 2005. Auteurs d’installations au sein de galeries ou d’institutions, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige s’intéressent à l’émergence de l’individu dans des sociétés communautaires, au rapport à l’image et à la représentation, à la difficulté de vivre un présent, d’écrire l’Histoire…
Beyrouth en feu
La vidéo donne à voir cinq vuespanoramiques de Beyrouth filmées de nuit à l’occasion de périodes de réjouissances,
marquées par des feux d’artifices, tirs en l’air et balles perdues. Chaque événement (célébration religieuse ou fête populaire,
comme lors de la réélection du président) se tient dans des quartiers distincts, illuminant chaque fois la ville sous un angle différent.
Le film laisse deviner une géographie complexe, où s’entrecroisent traditions,
religions et cultures…
«… un lointain souvenir » , installation photographique
«… un lointain souvenir » est une longue frise photographique de plus de 6 mètres de long
qui propose de voir ce que deviennent les images des héros après les guerres.
En 2001, les 34 poteaux de la grande avenue de Ouzai, un quartier populaire de la
banlieue chiite de Beyrouth, ont été photographiés et recensés, du nord au sud, recto verso. Chaque poteau est orné de
cadres, chaque cadre accueille une photo, celle d’un jeune homme, un « martyr ».
Certains cadres sont vides, comme en attente des martyrs à venir.
En 2007, les 34 poteaux de la grande avenue de Ouzai ont été à nouveau photographiés. Les poteaux sont repeints,
l’avenue restaurée mais les photos des martyrs de 2001 s’étiolent dans leur cadre,
effacées progressivement par le temps, l’usure. On ne les reconnaît plus. Il n’en reste souvent qu’une silhouette
fantomatique qui hante ces cadres.
Khiam 2007
Jusqu’à la libération du Sud Liban en mai 2000, il était impossible de se rendre au camp de détention de Khiam. Il n’y en avait aucune image. Après son démantèlement, le camp a été transformé en musée.
Lors de la dernière guerre de juillet 2006, le camp a été totalement détruit.
Aujourd'hui, le camp accueille des expositions qui mettent en scène la destruction créant une confusion temporelle.
Ce dispositif se compose de plusieurs œuvres dont :
Les panneaux de Khiam, installation photographique
La série photographique, Les panneaux de Khiam, permet de découvrir une juxtaposition temporelle étonnante. Ces images ont été prises au camp de Khiam après la guerre de juillet 2006. Au milieu des ruines surgissent des panneaux en acier portant des photos qui représentent le camp avant sa destruction. Ils sont posés au milieu des nouvelles ruines et transforment le camp détruit à nouveau en musée.
Trophées de guerre, installation photographique
La série photographique, Trophées de guerre, elle, montre des véhicules militaires qui avaient été abandonnés ou repris à la libération du Sud en 2000 et qui faisaient l’objet d’une exposition temporaire au camp-musée de Khiam. Ces trophées ont été à nouveau détruits une seconde fois par la guerre de juillet 2006. Ils apparaissent ainsi décalés et étranges, pathétiques, dénonçant même leur instrumentalisation Ils opèrent également un glissement temporel, ils sont les indices d’une autre guerre, les témoins d’une nouvelle.
Khiam I, installation vidéo, 2000, 52’
Khiam II, installation vidéo, 2007, (en cours de montage)
Sur deux écrans côte à côte, ces deux films sont projetés. Le premier, un documentaire Khiam, tourné en 2000. À travers les témoignages de six détenus libérés, le film est une forme d’expérimentation sur le récit, sur la façon dont à travers une parole, l’image pourrait se construire progressivement sur le principe de l’évocation. Ce travail fait écho à une longue réflexion que Joana Hadjithomas et Khalil Joreige mènent sur la latence et sur les modes de narration et de représentation, sur la façon dont on peut faire image aujourd’hui. Les six anciens détenus racontent à travers ce document comment ils ont réussi à survivre et surtout à résister à travers la création, la fabrication de travaux artistiques.
Huit ans après, ils ont retrouvé les six détenus libérés et ces retrouvailles ont donné lieu à un second film montré pour la première fois dans l’exposition. Ils leur ont demandé de réagir face à la destruction du camp. Ils nous font part de leurs réflexions autour de la proposition qui est aujourd’hui émise par certains : reconstruire le camp de Khiam pour préserver la mémoire. Mais peut-on reconstruire un camp de détention ? Et comment préserver la trace ?
Qu’est-ce qui fait mémoire ?
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
Plasticiens et cinéastes, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige sont nés en 1969 à Beyrouth où ils vivent et travaillent. Ils écrivent et réalisent en 1999 leur premier long-métrage de fiction Al Bayt el zaher (Autour de la maison rose), puis deux documentaires : Khiam (2000) et le film Al mafkoud (Le film perdu) (2003), tourné au Yémen, qui sont présentés dans de nombreux festivals de films, centres d’arts et musées internationaux. Fin 2003, leur moyen-métrage Ramad (Cendres) est sélectionné pour les Césars 2005.
A perfect day, leur second long-métrage de fiction, paraît en 2005. Auteurs d’installations au sein de galeries ou d’institutions, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige s’intéressent à l’émergence de l’individu dans des sociétés communautaires, au rapport à l’image et à la représentation, à la difficulté de vivre un présent, d’écrire l’Histoire…